C’est le résultat d’une enquête menée par deux organisations locales de défense des droits humains. Les crimes sexuels documentés auraient été commis par les armées éthiopienne et érythréenne dans le contexte de la guerre de sécession de 2020 à 2022.
Selon le journal britannique The Guardian, les organisations Physicians for Human Rights et Organisation for Justice and Accountability in the Horn of Africa ont publié, le 31 juillet dernier, un rapport accablant faisant état de nombreux crimes sexuels dans la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie. Il s’agit notamment de viols collectifs, d’esclavage sexuel, de grossesses forcées et de tortures sexuelles.
Le rapport conclut à des crimes contre l’humanité commis pendant et après le conflit armé qui a opposé, du 20 novembre 2020 au 20 novembre 2022, les forces gouvernementales éthiopiennes — soutenues par l’armée érythréenne — aux rebelles tigréens. Les deux armées sont directement accusées d’avoir orchestré ces violences sexuelles ciblées à l’encontre de femmes et de jeunes filles.
L’enquête repose sur l’analyse médicale de 500 patient·e·s, un sondage réalisé auprès de 600 professionnel·le·s de santé, ainsi que des entretiens avec des médecins, des infirmiers, des psychiatres et des leaders communautaires.
Parmi les soignants interrogés, 20 % déclarent avoir traité des victimes âgées de 1 à 12 ans, tandis que 63 % rapportent avoir pris en charge des mineur·e·s de moins de 17 ans. Certaines survivantes accusent des soldats éthiopiens d’avoir introduit des objets dans leur vagin dans le but de les mutiler ou d’altérer leur fertilité.