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Le Comité de l’ONU contre la torture accuse le gouvernement burundais d’avoir eu recours à la force de manière excessive contre un étudiant il y a neuf ans. Il appelle les autorités de Bujumbura à ouvrir une enquête sur cet acte de torture.

Le Comité des Nations Unies contre la torture a condamné l’État burundais pour « usage disproportionné de la force » contre un étudiant il y a plus de 9 ans, a rapporté l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ce vendredi 20 juin 2025. L’affaire a été portée devant le Comité en 2021 par l’avocate de la victime, Me Jeanne D’Arc Zaninyana.

Les faits remontent au 21 janvier 2016. Alors qu’il rentrait des cours, l’étudiant a été poursuivi par cinq policiers. L’un d’eux lui a tiré une balle dans la jambe, avant que les forces de l’ordre ne torturent à mort son frère. Les policiers recherchaient alors de jeunes hommes soupçonnés d’appartenir à un groupe armé et d’avoir participé aux manifestations contre le troisième mandat du président de l’époque, Pierre Nkurunziza, aujourd’hui décédé. Craignant pour sa vie, l’étudiant a fui le pays.

Dans son verdict, le Comité a estimé que les policiers burundais ont violé la Convention contre la torture en n’apportant aucun secours à la victime après lui avoir tiré dessus. Il dénonce également l’inaction des autorités burundaises, qui n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur les faits. Le Comité appelle l’État burundais à ouvrir une enquête.

Selon l’OMCT, seuls trois cas de torture ont été jugés au Burundi depuis la crise de 2015, malgré des centaines de cas documentés. L’organisation dénonce un « culte de l’impunité » qui continue de régner dans ce pays des Grands Lacs.

La Gazette du Défenseur