Il y a cinq ans, la police camerounaise avait arrêté plusieurs centaines de militants lors de manifestations pacifiques organisées à l’appel de l’opposant Maurice Kamto. Aujourd’hui encore, 36 d’entre eux demeurent en détention. Amnesty International demande leur libération immédiate et dénonce une intensification de la répression à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre prochain.
Le 22 septembre 2020, les forces de l’ordre avaient interpellé plus de 500 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Dans un communiqué transmis à La Gazette du Défenseur, Amnesty International rappelle que ces 36 prisonniers d’opinion ont été jugés par des tribunaux militaires et condamnés à des peines de 5 à 7 ans de prison ferme. L’organisation souligne également la dégradation de l’état de santé de certains détenus :
« L’une d’elles a subi trois accidents vasculaires cérébraux et n’a pas été libérée pour raisons médicales malgré ses demandes », rapporte l’ONG, citant l’avocat des détenus, Me Hyppolite Meli.
Le 4 novembre 2022, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire avait déjà conclu que 15 leaders et sympathisants du MRC étaient détenus de manière arbitraire.
Amnesty International dénonce aussi la répression croissante contre les voix dissidentes à l’approche du scrutin présidentiel. Le 4 août dernier, 54 militants du MRC ont été arrêtés près du Conseil constitutionnel lors des audiences du contentieux pré-électoral qui a invalidé la candidature de Maurice Kamto.
« Vingt-trois d’entre eux sont poursuivis pour incitation à la révolte et trouble à l’ordre public, et risquent plusieurs années de prison s’ils sont reconnus coupables », s’inquiète l’organisation.
L’ONG appelle enfin le gouvernement camerounais à respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels le Cameroun est partie.
La Gazette du Défenseur
