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L’ONG Human Rights Watch s’en inquiète. Les familles de la vingtaine de victimes attendent toujours justice.

14 février 2020-14 février 2024. Il y a 4 ans, une escouade constituée de miliciens fulani et d’ancien combattants sécessionnistes, encadré par des soldats et des gendarmes, massacraient au moins 21 civils dont 13 enfants et une femme enceinte à Ngarbuh, dans le Nord-Ouest anglophone du Cameroun. Les régions anglophones du Cameroun sont secouées depuis près de 8 ans par un conflit d’indépendance.Suite aux pressions internationales, le gouvernement camerounais avait mis sur pied une commission d’enquête dont le rapport publié en avril 2020 avait clairement établi la responsabilité des forces gouvernementales dans ce massacre. En juin 2020, 3 membres des forces de défense et de sécurité ont été interpellés.

En décembre 2020, un procès s’est ouvert au tribunal militaire de Yaoundé. Mais depuis lors, constate Human Rights Watch ce 14 février 2024 dans une alerte sur son site internet, le procès piétine et est entaché d’irrégularités : « Des audiences ont été reportées à plusieurs reprises, les familles des victimes ne se sont vu accorder qu’une participation minimale aux procédures, et le tribunal a refusé d’admettre des éléments de preuve essentiels, y compris des certificats de décès. Aucun officier de haut rang n’a été arrêté ou inculpé ».

L’ONG de défense des droits a fait remarquer que depuis le 16 novembre 2023, le procès relatif au massacre de Ngarbuh a fait l’objet de 3 renvois et est censé reprendre cette semaine. Human Rights Watch dit douter de la capacité du tribunal militaire de Yaoundé à connaître des abus commis par l’armée. L’ONG invite les autorités judiciaires militaires, alors qu’approche la date de la prochaine audience, à éviter de nouveaux reports ainsi qu’à rendre justice aux victimes.

La Gazette du Défenseur