Membre de la milice « Junglers » de l’ex-président Yaya Jammeh, Michael Sang Correa a été reconnu coupable de torture par un tribunal du Colorado. Arrêté en 2020, il a écopé de 67 ans de prison ferme.
Un tribunal de l’État du Colorado a condamné Michael Sang Correa, ancien membre de la milice « Junglers » de l’ex-président gambien Yaya Jammeh, à 67 ans de prison pour torture, rapporte Reuters. Le verdict est tombé vendredi 22 août 2025, après que la cour fédérale de Denver a reconnu sa culpabilité le 15 avril dernier.
Arrêté en 2020 par la police du Colorado, Correa était poursuivi pour des sévices infligés à des personnes soupçonnées d’avoir participé à une tentative de coup d’État en 2006. Selon l’American Torture Act, la justice américaine peut juger des actes de torture commis hors du territoire des États-Unis. Le procès s’est ouvert le 8 avril dernier. Deux jours plus tard, un ancien soldat a témoigné à charge, affirmant avoir subi de graves tortures : passages à tabac avec des tuyaux, des branches de palmier et des crosses de pistolet, coups de marteau au visage.
Michael Sang Correa n’est pas le seul proche de Jammeh poursuivi à l’étranger. En mai 2024, un tribunal suisse a condamné Ousman Sonko, ex-ministre de l’Intérieur (2006-2016), à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité. Yaya Jammeh, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1994, a dirigé la Gambie d’une main de fer jusqu’à sa chute en janvier 2017. Battu par Adama Barrow lors de l’élection présidentielle de décembre 2016, il avait refusé de céder le pouvoir. Il a finalement été contraint à l’exil en Guinée équatoriale après l’intervention des forces de la CEDEAO. En décembre 2024, les chefs d’État ouest-africains ont décidé de mettre en place un tribunal spécial pour juger l’ex-dirigeant gambien.
La Gazette du Défenseur avec Reuters



