Les autorités marocaines interdisent l’interruption volontaire de grossesse, y compris celle contractée à l’issue d’un viol.
La criminalisation de l’avortement met en péril les droits de la femme et de la jeune fille au Maroc. C’est ce qui ressort d’un rapport de l’ONG Amnesty International. Intitulé Ma vie est brisée : L’urgence de dépénaliser l’avortement au Maroc, le rapport a été rendu public ce mardi 14 mai 2024.
Selon Amnesty International, il est strictement interdit aux femmes et aux filles marocaines de se faire avorter, même si la grossesse est le fruit d’un viol. Par conséquent, pour éviter les emprisonnements, les femmes enceintes sont obligées de recourir à des méthodes clandestines d’interruption de grossesse au risque de leur santé et même de leur vie. D’autres, contraintes de garder leur grossesse, s’exposent à des poursuites judiciaires pour avoir entretenu des relations sexuelles hors mariage.
Pour Amnesty International, la femme ou la jeune fille doit jouir d’une autonomie dans les prises de décision relative à sa santé sexuelle et reproductive : « Les lois, politiques et pratiques marocaines discriminatoires privent les femmes de leur droit de prendre des décisions de manière autonome et perpétuent un climat social forçant les femmes et les filles à poursuivre leur grossesse, quelles qu’en soient les conséquences, et favorisant la violence, la pauvreté et la discrimination systémique liée au genre », a dénoncé Amjad Yamin, directeur régional adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
La Gazette du Défenseur