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Un an après les recommandations d’Amnesty International, le gouvernement nigérian n’a toujours pas apporté de soutien concret aux anciennes otages de Boko Haram. En décembre dernier, l’ONG a saisi la Cour pénale internationale pour dénoncer les lenteurs dans l’ouverture d’enquêtes sur les crimes commis dans le cadre de la lutte contre le groupe islamiste.

Le 10 juin 2024, Amnesty International publiait un rapport intitulé « Aidez-nous à construire notre vie : les rescapées des atteintes aux droits humains commises par Boko Haram et par l’armée dans le nord-est du Nigeria ». L’ONG y exhortait le gouvernement nigérian ainsi que ses partenaires internationaux à apporter un appui conséquent aux femmes et filles ayant survécu aux exactions du groupe Boko Haram, afin de faciliter leur réinsertion par l’accès aux soins, à l’éducation et à la formation professionnelle.

Un an plus tard, l’organisation de défense des droits humains revient à la charge et déplore l’inaction persistante des autorités : « Le gouvernement ne leur propose toujours pas de services adéquats de réinsertion, et elles ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins ni à ceux de leurs familles. » Les victimes de mariages forcés, de traite des êtres humains et d’autres formes de violence restent largement ignorées. « Pour la grande majorité, les rescapées sont encore invisibles aux yeux des autorités gouvernementales », dénonce Amnesty dans un article récemment publié.

Face à cette situation, l’ONG a saisi la Cour pénale internationale. Le 2 décembre 2024, elle a déposé une requête légale auprès de la Chambre préliminaire de la CPI, au nom de plusieurs réseaux de victimes. Cette démarche vise à dénoncer les retards « inacceptables » pris par le procureur de la Cour pour l’ouverture d’une enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés au Nigeria, tant par Boko Haram que par les forces de sécurité.

La Gazette du Défenseur