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Patrick Karegeya a été tué dans un hôtel en Afrique du Sud. Paul Kagame ne supportait pas ce qu’il considérait comme une haute trahison de la part de son chef des services secrets.

2 janvier 2014-2 janvier 2024. Il y a 10 ans, le colonel Patrick Karegeya était retrouvé mort à l’hôtel Michelangelo Towers à Johannesburg, en Afrique du Sud. Patrick Karegeya vivait dans le pays de Nelson Mandela après avoir fui le Rwanda en 2006. Ce jour-là, Karegeya a rencontré à l’hôtel des espions rwandais qu’il pensait être plutôt des hommes d’affaires. Le président du Rwanda, Paul Kagame, est à l’origine du meurtre et il ne l’a pas caché peu de temps après l’incident :

« La trahison a des conséquences. Toute personne qui nous trahit et souhaite du mal à notre peuple deviendra une victime. Le seul problème est de savoir de quelle manière cela se produirait », a affirmé Kagame dans une interview à la chaîne de radio française Radio France Internationale.

Lorsque le Front patriotique rwandais (FPR) est créé en Ouganda en 1987, le colonel Patrick Karegeya devient chargé des renseignements au sein de l’Armée patriotique rwandaise (APR), la branche militaire du mouvement. En 1994, après le génocide rwandais, Paul Kagame a pris le pouvoir comme vice-président. Il a nommé Karegeya à la tête du National security services (NSS), l’alors service de renseignement rwandais.

Mais en 2006, une relation houleuse s’installe entre Kagame et son meilleur ami Karegeya. Ce dernier a été condamné à 18 mois de prison ferme pour insubordination. Par la suite, l’officier des renseignements a dû quitter le Rwanda pour se rendre en Afrique du Sud où il a demandé une protection. En exil, Karegeya était membre du Conseil national rwandais. Il s’agit d’un mouvement politique composé de fervents critiques de Paul Kagame à l’étranger, autrefois membres du FPR.

L’assassinat de Karegeya est intervenu quelques mois après qu’il ait accusé, dans un entretien à RFI, Paul Kagame d’être à l’origine de l’attaque au missile d’un aéronef qui transportait entre autres le président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira. L’attaque qui a eu lieu 6 avril 1994, a provoqué le génocide. Les deux présidents étaient à bord de l’avion en provenance d’un sommet à Dar-es-Salam, en Tanzanie.

La Gazette du Défenseur