D’après un récent rapport d’Amnesty International, le régime d’Emmerson Mnangagwa a hérité la politique répressive du régime de Robert Mugabé dont il fut un puissant baron.
Sous Emmerson Mnangagwa, « les autorités répriment systématiquement la dissidence pacifique, et […]il est de plus en plus difficile pour les gens d’exprimer librement leurs opinions ». Telle est la conclusion du récent rapport d’Amnesty International intitulé Human rights under attack: A review of Zimbabwe’s human rights record in the period 2018-2023.L’ONG esquisse un bilan des 5 ans de règne de l’actuel président zimbabwéen depuis la chute du tout puissant Robert Mugabe en 2017 et l’élection de Mnangagwa à la tête du pays l’année d’après. Alors âgé de 95 ans et après 37 ans de pouvoir, Robert Mugabé a perdu le pouvoir suite à un coup d’Etat militaire.
Mais pour Amnesty International, Mnangagwa a reconduit la politique répressive de son prédécesseur dont il fut l’un des barons du régime : « Le gouvernement d’Emmerson Mnangagwa a manqué une occasion sans précédent de réparer les méfaits commis dans le passé, et a au contraire accéléré les mesures de répression des droits humains », souligne l’ONG. Amnesty International a indiqué que le gouvernement zimbabwéen utilise l’arme légale pour réprimer la liberté d’expression et de presse : « En 2002, le gouvernement de Robert Mugabe a adopté la Loi relative à l’accès à l’information et à la protection de la vie privée (LAIPVP), qui a été utilisée […] pour contrer l’influence grandissante de groupes d’opposition et d’autres voix dissidentes. Un peu plus de deux décennies plus tard, en juillet 2023, les autorités ont adopté sous le régime du président Emmerson Mnangagwa la Loi portant modification du Code pénal (Codification et réforme), dite Loi patriotique », lit-on dans la déclaration d’Amnesty International.
Emmerson Mnangagwa a remporté la présidentielle du 23 août dernier. Un vent de répression s’est abattu sur les militants de son principal challenger Nelson Chamisa pendant la période pré-électorale. Les militants du Citizen Coalition for Change (CCC) ont expérimenté aussi bien des arrestations que des interdictions de manifestation. Dans une interview accordée à l’agence de presse Associated Press début août dernier, Chamisa a révélé que le parti au pouvoir obligeait les populations des zones rurales de voter pour Emmerson Mnangagwa.
La Gazette du Défenseur