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L’homme de médias a écopé de 6 mois de prison, une peine qu’il a déjà purgé depuis son arrestation en septembre dernier.

Le tribunal de grande instance de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a condamné  Stanis Bujakera à 6 mois de prison ferme ce lundi 18 mars 2024. La peine couvre entièrement le délai que le journaliste a déjà passé en prison. L’homme de médias pourrait de ce fait recouvrer la liberté dans les prochains jours. Stanis Bujakera est accusé entre autres de falsification de sceaux et signatures de l’État, d’usage de faux sceaux et signatures, de faux en écriture, d’usage de faux en écriture, et de propagation de faux bruits.  Le 8 mars dernier, le ministère public avait requis 20 ans de prison pour le journaliste.

Au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa après le prononcé du verdict, Journaliste en Danger (JED), une organisation locale de défense des professionnels de média, a souligné que le ministère public n’a pas pu produire la moindre preuve pour asseoir son accusation : le ministère public n’a pas été en mesure de démontrer preuves à l’appui ses accusations. Il n’a pas apporté des preuves de tout ce dont il accusait Stanis d’avoir fabriqué de faux documents…Par contre ce qui nous étonne de son accusation, c’est de dire que la condamnation de Stanis devait servir d’exemple à d’autres journalistes. Il s’agit d’un message clair de menace contre la liberté de la presse », a indiqué le secrétaire général de JED, Tshivis Tshivuadi.

Pour leur part, les avocats du journaliste ont promis d’interjeter appel et accusé le tribunal de parti pris : « Nous allons interjeter appel contre cette décision surprenante, car tous les moyens de défense déposés n’ont pas été correctement examinés par les juges. Nous guiderons notre client sur la marche à suivre. Le tribunal a pris parti en prenant en compte les échanges entre notre client et monsieur Romain Gras, intervenus après la publication de Jeune Afrique, et en les interprétant comme antérieurs à l’article. C’est une dénaturation des faits », a expliqué Me Jean Marie Kabengele au site d’information congolais 7 sur 7.

Stanis Bujakera est le fondateur du site d’information actualite.cd et correspondant de l’agence de presse Reuters ainsi que du magazine parisien Jeune Afrique.    Dans la nuit de vendredi 8 septembre à samedi 9 septembre 2023, la police a interpellé l’homme de média à l’aéroport. Bujakera était sur le point de prendre un vol pour Lubumbashi, au sud du pays. La justice congolaise avait auparavant émis un mandat d’arrêt contre le journaliste.  Les autorités judiciaires accusent l’homme de média d’avoir diffusé de fausses informations au sujet de l’assassinat de l’ancien ministre des Transports et opposant politique Cherubin Okende. En juillet dernier, le corps du porte-parole du parti Ensemble pour la République a été retrouvé dans un véhicule à Kinshasa. Le 31 août dernier, Jeune Afrique a révélé, sur la base d’un rapport des services secrets congolais, l’Agence nationale des renseignements (ANR), que des agents de renseignements militaires ont participé au meurtre d’Okende.

La Gazette du Défenseur

 

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