Selon Amnesty International, les populations civiles de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) restent prises au piège des combats. L’ONG dénonce la persistance des violences entre les feux des rebelles du M23 et des Forces armées de la RDC (FARDC), ainsi que des milices alliées, ce qui contredit les accords de paix signés en juin dernier.
Ce jeudi 4 décembre 2025, une rencontre a eu lieu à Washington, aux États-Unis, entre le président américain Donald Trump et ses homologues congolais et rwandais, Félix Tshisekedi et Paul Kagame. L’objectif de cette réunion était de formaliser l’accord de paix signé le 27 juin dernier par les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda. Cet accord prévoit notamment que les deux gouvernements cessent tout soutien aux groupes armés actifs dans l’est de la RDC : le M23 pour le Rwanda et les FDLR — composés d’ex-soldats et miliciens Interahamwe responsables du génocide au Rwanda — pour la RD Congo.
Malgré cet engagement, la situation demeure instable à l’est du pays. Dans un communiqué publié le 4 décembre à l’occasion de la rencontre de Washington, Amnesty International a indiqué que les populations locales continuent d’être prises pour cibles par le M23 et par certaines milices proches du gouvernement. « Les Congolais·es n’en peuvent plus des discours grandiloquents et du langage diplomatique […]. Ils sont fatigués d’attendre. Des milliers de civil·e·s sont pris au piège entre deux forces brutales. D’un côté, ils subissent exécutions sommaires, actes de torture, viols collectifs et enlèvements aux mains du M23 soutenu par le Rwanda. De l’autre, ils sont tués, maltraités, enlevés et violés par des combattants wazalendo », a déclaré Tigere Chagutah, directeur Afrique australe et de l’Est à Amnesty International. L’ONG dénonce également la nature problématique de l’accord de paix, qui selon elle « autorise le Rwanda à maintenir ses “mesures défensives” dans l’est de la RDC jusqu’à ce que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les groupes armés qui leur sont affiliés soient “neutralisés” ».
Face à la persistance des violences, Amnesty International appelle le président Donald Trump à faire pression sur les parties afin qu’elles respectent strictement les termes de l’accord. « Le président Donald Trump doit faire pression sur le M23 et sur les dirigeants rwandais et congolais pour qu’ils mettent fin aux atteintes aux droits humains commises à l’encontre des civil·e·s, et doit être clair sur le fait qu’ils auront à rendre des comptes à titre individuel en cas de non-respect de l’accord », exhorte l’ONG.
La Gazette du Défenseur



