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Le conseil d’Etat a confirmé jeudi la décision du tribunal administratif d’interdire le Rassemblement action jeunesse. Il s’agit d’un mouvement qui, en février 2019, a conduit l’insurrection ayant abouti à la chute du président Abdelaziz Bouteflika.

Le régime d’Abdelmadjid Tebboune a-t-il peur du Rassemblement action jeunesse (RAJ) ? Normal, si oui. Il s’agit tout de même d’une ONG qui, le 22 février 2019, était à l’avant-garde d’un soulèvement populaire (appelé « Hirak ») qui a contraint le président malade de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, à rendre sa démission. Ce jeudi 23 février 2023, le Conseil d’Etat a confirmé une décision du Tribunal administratif interdisant les activités du RAJ sur toute l’étendue du territoire algérien.

Une décision qui a fait réagir Amnesty international pour qui : « la dissolution de cette association porte un coup dur au droit et à la liberté d’association, garanti par la constitution ». Selon l’ONG internationale, seules les menaces à la sécurité nationale peuvent justifier la suspension ou la dissolution d’une association.

Pour les autorités algériennes, RAJ agit en violation de la loi et des objectifs de son statut. Le président de cette association Abdelwahab Fersaoui et près d’une dizaine de ses membres font l’objet de poursuites judiciaires.

Tebboune serait-il devenu président en décembre 2019 sans l’action du RAJ ? Pourquoi fermer la porte derrière soi une fois avoir réussi à la franchir. Ceci est d’autant plus étonnant que l’homme fort d’Alger est un ancien membre du Front de libération nationale, un mouvement qui a combattu la France pour l’indépendance de l’Algérie. Ne dit-on pas que le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ?

« Depuis la création (en 1993, ndlr) du RAJ, l’organisation s’emploie à favoriser le respect des droits humains en Algérie, jouant un rôle clé dans l’éducation aux droits humains et la promotion de ces droits et, plus récemment, appelant à un processus démocratique et à des changements politiques radicaux lors des manifestations du Hirak », écrivait Amnesty International, après la dissolution de l’organisation le 13 octobre 2021. Là réside sans doute les raisons pour lesquelles le RAJ fait peur aux autorités.

La Gazette du Défenseur