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L’homme de media aurait été victime de traitements cruels, inhumains et dégradants lors de son audition. Xavier Messe avait déclaré dans une station de radio privée qu’il fut l’un des premiers à être informé de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo après le forfait.

Selon un communiqué du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale parvenu à la rédaction de La Gazette du Défenseur, le directeur de publication du journal Le Calamé, Xavier Messe, a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants lors de son audition devant la Commission Mixte police-gendarmerie créée par le président camerounais, Paul Biya. Logé au secrétariat d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie nationale, cette commission a été mise sur pied dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de l’animateur radio, Martinez Zogo. Le 22 janvier 2023, dans le cadre d’une émission diffusée sur Radio Balafon, basée à Douala, Xavier Messe avait déclaré qu’il a été informé de l’enlèvement puis de l’assassinat du journaliste deux jours plus tôt. 

Selon le REDHAC, les membre de la Commission pourraient priver le journaliste de liberté après l’avoir auditionné les 31 janvier et 1er février 2023 : « au moment où nous pensions que c’était la fin, coup de massue, Le lundi 20 février 2023, il est à nouveau convoqué par la même commission mixte au Secrétariat d’État à la défense (SED) et auditionné par un collectif d’une dizaine de Colonels de gendarmerie et Commissaires Divisionnaires pendant plus de six (6) heures d’affilées qui lui auraient infligé les traitements inhumains et dégradants car convoqué à 9H du matin, il est reçu à 16H et en ressort 22h, étant privé de l’eau, de la nourriture etc.. . Le journaliste Xavier MESSE a été autorisé à rentrer chez lui et sommé à se représenter le mardi 21 février à 14h pour une nouvelle audition avec l’incertitude de retourner chez lui. Car la menace de sa garde à vue est plus que persistante au vu de la situation d’hier », alerte le Réseau.

Commission d’enquête indépendante

Le REDHAC constate pour le déplorer « la recrudescence des atteintes aux libertés fondamentales en particulier la liberté de presse, d’expression, d’association et de réunion au Cameroun et en Afrique Centrale; – l’acharnement juridique et judiciaire, les intimidations, les menaces d’arrestation, les menaces de mort, les assassinats et autres représailles à l’encontre des journalistes, des Défenseurs des Droits Humains et des militants de la démocratie ; – le Musèlement de la presse surtout privée qui concourt à juste titre à la pluralité du débat ».

Par voie de conséquence, le Réseau invite les membres de la Commission à abandonner les auditions de Xavier Messe. Dans un communiqué conjoint signé le 7 février dernier, le REDHAC, la Maison des Droits de l’Homme du Cameroun et la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH) appelaient à la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale afin que toute la lumière soit faite sur l’affaire Martinez Zogo.

En guise de rappel, le corps du journaliste Martinez Zogo a été retrouvé le 22 janvier dernier à Ebogo 3, au nord de Yaoundé. Le présentateur de l’émission à succès « Embouteillage » sur la chaîne de radio privée Amplitude FM, a été kidnappé par des inconnus le 17 janvier. Plusieurs personnalités ont déjà été interpellées dont le directeur des renseignements extérieurs Eko Eko Maxime, son chargé des opérations le colonel Justin Danwe et le tout puissant homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga.

La Gazette du Défenseur