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Les populations sont forcées de déguerpir et ne perçoivent que des sommes dérisoires en guise d’indemnisation. Des cas de viol également enregistrés.

Quand les compagnies d’exploitation du cobalt violent les droits des populations en République démocratique du Congo. C’est du moins le constat que viennent de faire Amnesty International et l’association congolaise Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits Humains. Les organisations dédiées à la défense des droits de l’homme ont  publié ce 12 septembre 2023 un rapport intitulé Alimenter le changement ou le statut quo ? Le rapport porte sur l’impact de l’exploitation des populations sur les droits sociaux et économiques des populations riveraines.

Le cobalt est une matière première qui sert à la fabrication des batteries des voitures et des téléphones mobiles. Selon le rapport d’Amnesty, d’ici 2025, le besoin en cobalt, qui a triplé depuis 2010, pourrait atteindre 222 000 tonnes. Les sociétés qui exploitent du cobalt, notamment à Kolwezi et dans la province du Lualaba, au sud de la RD Congo, viennent de Chine, du Luxembourg, des Emirats Arabes Unis et de la RD Congo. Mais la population locale demeure le parent pauvre des activités de ces géants miniers.

Selon Amnesty International, à Kolwezi, des quartiers entiers ont été détruits en 2015. Cette même année, au lieu-dit Mukubi, des soldats de la Garde présidentielle ont incendié des maisons et battu ceux qui tentaient de résister à cette mesure d’expropriation. En 2020, non loin de Kolwezi, des agriculteurs ont été chassés de leurs terres et des femmes violées.

Le rapport d’Amnesty International indique que les victimes de déguerpissement forcé ont perçu des sommes dérisoires en guise d’indemnisation. L’ONG relate qu’en 2019, la société Chemical of Africa SA, des Emirats Arabes Unis, a versé 1,5 millions de dollars pour indemniser les populations. Mais certains disent n’avoir reçu que 300 dollars chacun.

Amnesty International et Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits Humains invitent le gouvernement congolais à faire cesser le déguerpissement forcé des populations au profit des compagnies minières. Elles ont également souligné que la participation de l’Etat congolais à ces expropriations des populations est une violation du droit international. Notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.

La Gazette du Défenseur