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Alexis Deswaef conduisait une mission d’enquête dans ce pays d’Afrique de l’Est au nom de l’Observatoire des défenseurs des droits humains de l’Union européenne. Un membre de la mission vivant au pays risque des représailles. 

Selon un communiqué rendu public le 16 mars dernier sur le site internet de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le vice-président de la Fédération et avocat Alexis Dewaesh, a été expulsé de Djibouti par la police le 13 mars 2023. Ses téléphones, ses cartes SIM  ont été saisis. Son passeport également saisi ne lui a été restitué qu’à son arrivée en Belgique. La chargée de programme du bureau Afrique de la FIDH a quant à elle été refoulée à l’aéroport de Djibouti-ville à son arrivée le 12 mars. 

Alexis Dewaesh devait conduire au Djibouti une mission d’enquête de l’Observatoire des défenseurs des droits humains entre le 12 et le 16 mars. L’Observatoire est une initiative conjointe de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMTC). Durant l’enquête, Dewaesh était accompagné de Me Zakaria Abdillahi, ancien président de la Ligue djiboutienne des droits de l’homme. Au cours de leurs rencontres avec des acteurs de la société civile sur la situation des droits humains au Djibouti, les deux avocats étaient pris en filature par deux policiers dont un en civil.

  • Liberté d’expression 

Selon la FIDH, en 2020, le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies a égrené un chapelet de persécutions auxquelles les défenseurs des droits humains djiboutiens font face : « les actes de menaces, de harcèlement et d’intimidations mais aussi d’agressions physiques, de détentions arbitraires, de mises au secret, et parfois de poursuites judiciaires fallacieuses de défenseur·es des droits humains et de journalistes par les forces de police et de sécurité et par les autorités militaires…les droits à liberté d’association, de réunion pacifique, le principe de la liberté syndicale et d’expression sont fortement entravés dans le pays. Les organisations de la société civile travaillant sur des questions relatives aux droits humains rencontrent toute une série d’obstacles légaux et administratifs à la création des associations et à la poursuite de leurs activités », lit-on dans le communiqué de la FIDH. 

L’Observatoire dénonce l’expulsion du chef de la mission et craint pour les représailles auxquelles s’expose Zakaria Abdillahi et tous les défenseurs des droits humains que la mission d’enquête a interrogés. 

La Gazette du Défenseur