Selon une coalition des partis d’opposition togolais, en annonçant que le fichier électoral est fiable, la Francophonie roule pour le pouvoir.
Le 15 novembre dernier, au cours d’un point de presse au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Lomé, le conseiller spécial, politique et diplomatique de la secrétaire générale de la Francophone (OIF), Désiré Nyaruhirira, a annoncé que le fichier électoral est suffisamment fiable pour permettre la tenue des élections régionales et législatives dans des conditions de confiance. Le diplomate s’appuyait sur un rapport d’audit produit par des techniciens et experts de l’OIF, suite à un travail effectué du 20 au 27 octobre dernier.
Il n’en fallait pas plus pour susciter la colère des militants de l’opposition. Dans un communiqué publié le 22 novembre dernier et que La Gazette du Du Défenseur a consulté sur le site d’information togoactualite.com, la Dymanique pour la Majorité du Peuple (DMP) a affirmé sans ambages que le fichier électoral n’est pas fiable du tout. La coalition des partis d’opposition dit n’avoir été informé de l’audit de l’OIF que le 14 novembre dernier au cours d’une émission de radio.
Suite aux déclarations du conseiller spécial de la SG de l’OIF, la DMP dit avoir dépêché le 20 novembre dernier une délégation auprès de la représentante de l’OIF en Afrique de l’Ouest, Thi Hoang Mai TRAN. Selon le communiqué de la DMP, cette dernière leur a expliqué qu’à la demande du gouvernement togolais, l’OIF a été sollicitée pour un audit du fichier électoral suite au recensement électoral qui a eu lieu du 29 avril au 14 juin 2023.
De plus, lit-on dans le communiqué, la représentante de l’OIF a indiqué que les experts de la Francophonie chargés de l’audit ont travaillé avec une commission mixte composée des membres de la CENI à savoir, les représentants du parti majoritaire à l’Assemblée nationale, les représentants des partis de l’opposition parlementaire, les représentants des partis de l’opposition extra-parlementaires et les représentants de la société civile au sein de la CENI.
En guise de réponse aux explications de la responsable de l’OIF en Afrique de l’Ouest, la DMP a signifié que la CENI qui a établi le fichier électoral en question, est illégale depuis mars 2023. De plus, indique la coalition de l’opposition : « la CENI a arbitrairement refusé d’inscrire des milliers de Togolais en attente dans les files au moment où elle a décidé d’arrêter les enregistrements en violation des droits constitutionnels des électeurs. Dans certaines localités comme dans la commune de Golfe7, les populations recensées représentent moins de 40% des populations enregistrées lors du 5ème RGPH, ce qui pose un problème par rapport aux normes et standards appliqués en matière de recensement et établissement de fichier électoral », lit-on dans le communiqué de la DMP qui en a conclu que l’OIF, en parlant d’un fichier électoral fiable, jouait le jeu du pouvoir en place. Rappelons que les élections législatives et régionales sont censées se tenir le mois prochain au Togo.
La Gazette du Défenseur/togoactualite.com