L’épouse et le fils de l’ex-président de la République du Gabon viennent d’être condamnés à 20 ans de prison ferme par contumace pour détournement et recel de détournements de plusieurs milliers de milliards de FCFA. Le duo nie les faits qui leur sont reprochés et dénonce aussi bien de nombreux vices de procédure que l’instrumentalisation politique de la justice.
Le 12 novembre dernier, la Cour criminelle spéciale du Gabon a condamné l’ex-Première dame, Sylvia Bongo, et le fils de l’ex-président et ancien coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo, à 20 ans de prison ferme, entre autres pour détournements et recel de détournements de deniers publics. La Cour a également condamné l’épouse et le fils d’Ali Bongo à une amende de 100 millions de FCFA chacun. Noureddin Bongo a été sommé de restituer la somme de 1 201 milliards de FCFA à l’État gabonais.
Sylvia et Noureddin Bongo étaient absents à l’audience. Interpellés suite au coup d’État du 30 août 2023, ils ont été remis en liberté en mars dernier. En mai dernier, Ali Bongo et sa famille — y compris son épouse Sylvia et son fils Noureddin — ont quitté le pays pour s’installer en Angola. Après avoir séjourné à la prison centrale de Libreville, Sylvia et Noureddin Bongo ont été transférés dans un sous-sol du palais présidentiel à Libreville. Dans une lettre ouverte publiée en juillet dernier, l’ex-Première dame et son fils ont dénoncé les actes de torture dont ils auraient été victimes dans ce lieu de détention.
En réaction à cette condamnation, Sylvia et Noureddin Bongo ont, dans un communiqué publié le 13 novembre 2025 sur leurs comptes Facebook respectifs, annoncé la saisine prochaine de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Le duo nie les faits qui leur sont reprochés. Sylvia Bongo affirme dans le communiqué qu’elle n’occupait aucune fonction au sein de l’appareil de l’État et que Noureddin Bongo, en tant que coordonnateur général des affaires présidentielles pendant 18 mois, ne gérait aucun budget. Concernant les condamnations pécuniaires, Sylvia et Noureddin Bongo les décrivent comme ne reflétant aucune réalité, précisant qu’ils ne sont en rien propriétaires des biens et sociétés que les juges de la Cour leur ont attribués.
L’épouse et le fils d’Ali Bongo ont également dénoncé de nombreux vices de procédure, notamment l’accès à leurs avocats qui leur aurait été refusé, un procès sans pièces, ainsi que des pressions politiques exercées sur les juges.
La Gazette du Défenseur, avec Gabon Media Time



