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Les autorités ont arrêté l’épouse et le fils de l’ancien président gabonais Ali Bongo pour détournement de fonds peu après le coup d’État militaire d’août 2023. Dans une lettre publique récente, Sylvia et Nourredine Bongo affirment avoir subi des tortures pendant 20 mois de détention arbitraire dans les sous-sols du palais présidentiel. 

En mai 2025, Ali Bongo s’est installé en Angola, au sud de l’Afrique, avec son épouse et son fils. Les autorités venaient de libérer Sylvia et Nourredine Bongo de prison, tandis qu’Ali Bongo était en résidence surveillée. Dans une lettre ouverte datant du 3 juillet 2025, Sylvia et Nourredine accusent les soldats loyaux au président Brice Clotaire Oligui Nguema de les avoir torturés dans une salle située au sous-sol de la présidence de la République : « Les soldats nous ont électrocutés, noyés, fouettés et battus », ont-ils déclaré. 

Le 30 août 2023, le général Brice Clotaire Oligui, alors chef de la garde présidentielle, a renversé Ali Bongo, qui dirigeait le pays depuis près de 15 ans. Le 12 avril 2025, les autorités ont proclamé Oligui vainqueur de l’élection présidentielle avec 94,85 % des voix. Mais l’opposition locale a dénoncé un scrutin ni libre ni transparent. 

Sylvia et Nourredine expliquent dans leur lettre que les forces du nouveau régime ont enlevé toute leur famille, y compris un bébé d’un an, peu après le coup d’État. Les forces de sécurité les ont d’abord enfermés à Libreville, la capitale, avant de les transférer dans les sous-sols du palais. Selon eux, le pouvoir en place voulait saisir leurs biens. Les autorités les accusaient de corruption et de détournement. Sylvia et Nourredine ont remercié la communauté internationale, en particulier l’Union africaine, qu’ils disent leur avoir sauvé la vie. 

Selon le magazine Jeune Afrique, en mai 2025, Ali Bongo a lui-même déposé une plainte pour torture contre X devant un tribunal parisien. Deux juges d’instruction spécialisés dans les crimes contre l’humanité l’ont interrogé le 1er juillet 2025 dans le cadre de cette affaire. Dans une interview accordée à la presse française fin mars, le président Oligui Nguema a nié toutes les accusations. Il a affirmé qu’un homme qui prend le pouvoir sans effusion de sang ne peut pas faire usage de la torture. 

La Gazette du Défenseur