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Le Premier ministre guinéen a annoncé la tenue des élections législatives et présidentielle avant fin 2025, lors d’une interview à un média local. Cette déclaration survient quelques jours après le référendum constitutionnel marqué par une victoire du “oui” à près de 90 %. Des résultats immédiatement contestés par l’opposition et la société civile, qui dénoncent des fraudes massives et accusent le régime militaire de chercher à prolonger son maintien au pouvoir.

« Le Président de la République avait déjà indiqué dès le début de l’année 2025 que l’année 2025 sera une année électorale. Le référendum constitutionnel est une consultation du peuple de Guinée. On vient de franchir cette étape. Donc les élections sont programmées pour cette année. Inch’Allah.», a déclaré le Premier minister de Guinée, Amadou Oury Bah, dans une interview accordée au site d’information Africaguinee.com. Le chef du gouvernement n’a toutefois donné aucune date précise.

Le 21 septembre dernier s’est tenu le référendum sur le projet de Constitution. Selon les résultats provisoires publiés par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), le “oui” l’a emporté avec 89,38 % des voix, pour un taux de participation de 87 %. Des résultats contestés par l’opposition. Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a déclaré à l’agence de presse américaine Associated Press que ces résultats étaient « préparés d’avance » afin de permettre au président de transition, le général Mamady Doumbouya, d’être candidat à la prochaine élection présidentielle.

La société civile s’est également opposée à l’organisation de ce référendum. Dans un communiqué daté du 10 août, les Forces vives de Guinée ont dénoncé un projet de Constitution visant, selon elles, à « légitimer la confiscation du pouvoir par le chef de la junte militaire, le général Mamady Doumbouya ».

Le 5 septembre 2021, l’armée a renversé le président démocratiquement élu, Alpha Condé. En octobre 2022, les autorités de transition avaient soumis à la CEDEAO un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel, sur 24 mois à compter du 1er janvier 2023. En fin d’année dernière, des organisations de la société civile avaient exhorté le chef de la junte à quitter le pouvoir avant le 15 janvier 2025. Les autorités de transition ont, de leur côté, toujours invoqué le manque de ressources logistiques et financières pour justifier la prorogation du délai de la transition.

Depuis plusieurs mois, des appels en faveur d’une candidature du général Doumbouya à la prochaine élection présidentielle se multiplient dans le pays.

La Rédaction