L’ex-président pris en otage, des journalistes jetés en prison, des citoyens muselés, les putschistes ont un rapport controversé avec la protection des droits humains.
Le 26 juillet dernier, l’armée a pris le pouvoir au Niger. 3 mois plus tard, le bilan en termes de respect des droits humains est peu élogieux. C’est du moins ce que rapporte Human Rights Watch dans un communiqué publié ce 26 juillet 2023 sur son site internet. L’ONG dit avoir documenté, à l’actif de la junte militaire, des cas de détentions arbitraires et d’atteinte à la liberté d’expression et de presse.
Les principales victimes de la détention illégale dénoncée par Human Rights Watch sont le président déchu, Mohamed Bazoum et sa famille : « Les autorités devraient assurer leur sécurité et respecter leurs droits humains », exhorte l’organisation mondiale. L’ONG fait également état de ce que la junte a ordonné l’arrestation arbitraire de plusieurs anciens membres du gouvernement, dont les ex-ministres des Finances, de la Défense et de l’Intérieur. Ces derniers ont été transférés dans des prisons et inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat, « sans respect des garanties d’une procédure régulière », conclut Human Rights Watch.
S’agissant de la liberté de presse, l’ONG déplore les arrestations des journalistes tels que Samira Sabou ainsi que la suspension à une durée indéterminée des médias français RFI et France 24. Pour ce qui est de la liberté d’expression, Human Rights Watch évoque la révocation le 22 août dernier de 6 enseignants d’université et responsables de l’Etat. Ces derniers s’étaient désolidarisés d’un communiqué du Syndicat des enseignants et chercheurs qui apportait son soutien aux autorités militaires.
La Gazette du Défenseur