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La centaine de millions de $ US permettra de lutter contre l’immigration clandestine. L’accord entre l’organisation interétatique et la Tunisie suscite des gorges chaudes au regard des violations des droits humains qu’il induit.

135 millions de $ US. Soit 83 123 465 000 CFA. C’est le montant que l’Union européenne promet de débloquer au profit de la Tunisie. Le pactole permettra à ce pays d’Afrique du Nord de combattre l’immigration clandestine vers l’Europe. Concrètement, d’après l’UE, le montant va contribuer entre autres à rénover les navires, véhicules et autres équipements de recherche et de sauvetage des garde-côtes et de la marine tunisiens. Cette somme va également contribuer à la protection des migrants noirs africains en Tunisie, en coopération avec l’ONU, et au retour des migrants dans leurs pays d’origine.

De sources officielles, plus de 20 000 africains sub-sahariens vivent en Tunisie en situation irrégulière. Il s’agit de migrants ayant tenté sans succès de rallier l’Europe par bateau. En juillet dernier, la Tunisie et l’Union Européenne ont signé un accord de partenariat stratégique relatif à la lutte contre l’immigration clandestine. Début juin dernier, la présidente de la Commission de l’UE, Ursula Von Der Leyen, a annoncé un prêt de 1, 07 milliards de dollar (610 459 500 000.00 F CFA) dans le cadre de ce partenariat. C’était lors de la visite officielle de Von Der Leyen en Tunisie.

Cet accord suscite une vive controverse au sein de l’UE. Selon l’agence de presse Reuters, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a indiqué que ce partenariat ne tient pas compte des exigences en matière de démocratie, d’Etat de droit et de respect des droits humains. C’était dans une correspondance adressée le 2 août dernier à la commission de Union européenne et à laquelle Reuters a eu accès. À la suite de la signature de cet accord de partenariat, à travers une vidéo de 55 secondes postée sur son site internet, Human Rights Watch a dénoncé cet appui de l’Union européenne à la Tunisie : « ces fonds contribueront à soutenir les forces de sécurité tunisiennes, qui ont pourtant commis des abus à l’encontre des migrants noirs africains », souligne l’organisation.

La Gazette du Défenseur avec Reuters