L’organisation mondiale estime qu’elle ne peut rien faire à la place des Congolais eux-mêmes pour mettre fin au conflit à l’est du pays.
Le peuple et le gouvernement congolais doivent tous seuls faire face à l’agression des rebelles du M23 à l’est du pays. Ainsi en a décidé l’ONU. Du 9 au 12 mars dernier, une mission du Conseil de Sécurité des Nations Unies était présente en République démocratique du Congo. Au cours d’une conférence tenue en marge de cette visite de travail, la mission a déclaré que seules les autorités congolaises ont la solution à l’instabilité qui règne à l’est du pays et que l’ONU n’y peut rien à la place des congolais eux-mêmes.
Cette déclaration a suscité un tollé au sein du gouvernement congolais. Selon le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, contacté par l’agence de presse turque Anadolu, il est scandaleux que l’on demande aux congolais de résoudre eux-mêmes leur problème alors qu’en 1994, après le génocide au Rwanda, le pays a été presque forcé d’accueillir de nombreux réfugiés rwandais. Et le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, d’enfoncer le clou en soutenant que ce sont ces réfugiés rwandais qui attaquent la RDC.
Depuis 1999, plus de 13000 Casques Bleus de l’ONU sont présents en RDC. Mais le pays est toujours instable. En affirmant que la solution à ce problème est congolaise, l’ONU s’avoue vaincue face au M23. Du moins, face à Kagame. Au grand dam des organismes congolais de défense des droits humains. Quelques jours avant la récente visite du président français Emmanuel Macron à Kinshasa, une quarantaine d’ONG ont exhorté la France à soutenir les sanctions contre le M23 et leurs parrains. Malheureusement pour eux, l’organisme onusien vient de leur rappeler que les populations congolaises n’ont qu’à se débrouiller dans leurs oignons. Triste.
La Gazette du Défenseur avec Anadolu