Contribuez à une presse libre

Faire un don wdgk loader image

Le gouvernement tanzanien a annoncé il y a quelques semaines une réforme du code électoral. Mais pour les défenseurs des droits de l’homme locaux, cette révision de la loi électorale offre une part belle aux fonctionnaires dans l’organisation des élections.

La réforme de la loi électorale suscite une vive controverse en Tanzanie. Le 10 novembre dernier, le gouvernement tanzanien a déposé au parlement trois projets loi portant réforme électorale. Cette réforme porte sur la Commission électorale, le fonctionnement des partis politiques et l’organisation des élections présidentielle, législative et locale. Les deux derniers scrutins sont prévus l’an prochain tandis que le premier cité aura lieu l’année d’après.

Selon le journal tanzanien The Citizen, le Legal and Human Rights Center (LHRC), une ONG tanzanienne, a, ce mardi 21 novembre 2023, au cours d’un point de presse, formulé  un certain nombre de propositions de nature à rendre effectives les réformes en question.

Pour le LHRC, il est anormal que le directeur de la Commission électorale soit le secrétaire du Comité en charge d’enquêter sur les potentiels membres de ladite Commission. L’ONG a de ce fait émis le vœu d’une séparation des pouvoirs entre le Directeur et la Commission. De plus, l’organisation a souhaité que la Commission électorale recrute ses propres membres plutôt de compter sur les seuls fonctionnaires.

S’agissant des sources de financement de la Commission électorale, le LHRC a souligné que l’appui financier de l’organe à partir du budget de l’Etat est de nature à compromettre son autonomie financière. L’ONG a également suggéré que les postes de juges à la Cour Suprême tout comme celui de Contrôleur et Auditeur Général, soient réservés à des tanzaniens qualifiés et non à des hauts fonctionnaires exclusivement.

S’agissant de l’organisation de l’élection présidentielle, l’amendement à la loi électorale suggère que tout vainqueur doit avoir obtenu la majorité simple des suffrages. Ce que le LHRC conteste et propose que tout candidat ne doit être déclaré vainqueur de la présidentielle que s’il a obtenu 50+1% de suffrages exprimés. Par ailleurs, l’organisation a suggéré que soit pris en compte dans cette reforme électorale le fait que tout membre de la Commission électorale ne doive pas avoir été affilié à un parti politique au moins 5 ans avant sa prise de fonction. L’ONG a également proposé que le droit de vote soit accordé aux prisonniers et aux tanzaniens de la diaspora.

La Gazette du Défenseur/The Citizen