La justice rwandaise accuse l’opposante politique d’avoir mis sur pied une organisation criminelle. En 2018, elle avait retrouvé la liberté après avoir purgé six ans de prison.
La police rwandaise a arrêté l’opposante Victoire Ingabire le vendredi 20 juin 2025, selon l’agence de presse Reuters. Les autorités l’accusent d’incitation à la révolte et de création d’une organisation criminelle. Ingabire rejette ces accusations. Elle dirige DALFA-Umurinzi, un parti que le gouvernement refuse de reconnaître.
Après des années d’exil aux Pays-Bas, Victoire Ingabire est rentrée au Rwanda en 2010. Elle a tenté de se présenter à l’élection présidentielle la même année, mais les autorités ont rejeté sa candidature, l’accusant de nier le génocide de 1994. En 2012, un tribunal de Kigali l’a condamnée à 15 ans de prison pour conspiration en vue de créer un groupe armé et pour avoir minimisé le génocide. Le président Paul Kagame lui a accordé une grâce en 2018, ce qui lui a permis de sortir de prison.
En 2024, la Haute Cour a refusé de lui restituer ses droits civils et politiques. Cette décision l’a empêchée de se présenter à la présidentielle. Le régime de Paul Kagame continue de réprimer les voix critiques. Il contraint journalistes, militants et opposants à l’exil, les emprisonne ou les fait taire, parfois par la violence, au Rwanda comme à l’étranger.
Paul Kagame est au pouvoir depuis près de 30 ans. Il a d’abord exercé la fonction de vice-président après le génocide de 1994, avant de devenir président en 2000, à la suite de la démission de Pasteur Bizimungu. Il a remporté les élections présidentielles de 2003, 2010 et 2017. En juillet 2024, Kagame a gagné la présidentielle avec un score brejnevien de 99,15%.
La Gazette du Défenseur avec Reuters