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L’opposant politique et non moins membre de la famille présidentielle, a été tué il y a un an, à quelques mois de l’élection présidentielle. Mais pour la justice tchadienne, il s’agit d’une affaire close.  

Le 28 février 2024, les forces de sécurité tchadiennes ont assassiné Yaya Dillo au siège de son parti, le Parti socialiste sans frontières (PSF). Membre de la famille présidentielle, Yaya Dillo avait, quelques jours avant ce drame, annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 6 mai 2024. Une élection que Mahamat Kaka Deby a remportée après avoir dirigé le Conseil militaire de la transition (CMT), mis sur pied suite à la mort le 11 avril 2021 de son père Idris Deby Itno. Un an après l’assassinat, toujours aucune clarté sur les auteurs et les commanditaires de cet acte criminel. C’est du moins la conclusion à laquelle l’ONG Human Rights Watch est parvenue.

Dans une déclaration publiée ce 28 février 2028 sur son site internet, Human Rights Watch dit avoir contacté les autorités judiciaires tchadiennes qui lui ont fait savoir que cette affaire est bouclée : « Lorsque j’ai discuté du meurtre de Yaya Dillo avec le ministre de la Justice du Tchad l’été dernier, il a insisté sur le fait que l’affaire était close et ne nécessitait pas d’enquête supplémentaire », se souvient Lewis Mudge, directeur Afrique centrale de Human Rights Watch.

Le 29 février 2024, au lendemain de l’assassinat de Yaya Dillo, le parquet du tribunal de grande instance de N’djamena a annoncé que l’opposant avait trouvé la mort suite à un échange de tirs entre ses partisans et les forces de l’ordre : « l’opposant n’était pas armé lorsque les services de sécurité ont pris d’assaut le bâtiment du PSF, et qu’il avait crié à ses partisans de garder les mains en l’air pour ne pas être abattu », rapporte Human Rights Watch qui dit avoir échangé avec un témoin de la scène.

Suite à ces évènements, des militants et membres de la famille de Yaya Dillo ont été mis aux arrêts et inculpés pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Acquitté en juillet 2024, ils n’ont recouvré la liberté qu’en décembre 2024. En avril dernier, un rapport d’enquête des Nations Unies a fait état de ce que l’opposant a été victime d’une exécution extrajudiciaire. Le site d’information tchadien TchadOne a révélé que des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de contre-espionnage français, étaient impliqués dans le meurtre de Dillo. La Gazette du Défenseur