Un médiateur de l’Union européenne avait bouclé un rapport d’enquête sur les violations des droits humains liées à la mise en application de l’accord migratoire signé l’an dernier avec les autorités tunisiennes. Mais la commission de l’UE maintient secret ledit rapport.
Selon le journal anglais The Guardian, la commission de l’Union européenne (UE) refuse de rendre public le rapport d’une enquête sur les violations des droits humains menée avant la signature avec la Tunisie de l’accord migratoire. C’est un médiateur de l’UE qui a conduit l’enquête en question. Mais la Commission a estimé que cette enquête préalable à la signature de l’accord n’était pas nécessaire.
D’après un article d’investigation publié par The Guardian le mois dernier, les garde-côtes tunisiens sont impliqués dans le viol des femmes migrantes et le passage à tabac des enfants. Ces garde-côtes bénéficient du financement de l’UE conformément à l’accord migratoire. La Cour pénale internationale aurait reçu les preuves de tels abus quelques jours après la publication de l’article. Selon Maghreb Intelligence, le sort que les garde-côte tunisien réserve aux migrants africain préoccupe l’Union europénne. La situation fera l’objet d’une discussion entre l’UE et le gouvernement tunisien, poursuite Maghreb Intelligence qui cite une source diplomatique.
En juillet 2023, la Tunisie et l’Union Européenne ont signé un accord de partenariat stratégique relatif à la lutte contre l’immigration clandestine. Un mois plus tôt, la présidente de la Commission de l’UE, Ursula Von Der Leyen, a annoncé un prêt de 1, 07 milliards de dollar (610 459 500 000.00 F CFA) dans le cadre de ce partenariat. C’était lors de la visite officielle de Von Der Leyen en Tunisie. À la suite de la signature de cet accord de partenariat, l’ONG Human Rights Watch, à travers une vidéo de 55 secondes postée sur son site internet, a dénoncé cet appui de l’Union européenne à la Tunisie : « ces fonds contribueront à soutenir les forces de sécurité tunisiennes, qui ont pourtant commis des abus à l’encontre des migrants noirs africains », avait souligné l’organisation.
La Gazette du Défenseur avec The Guardian