Selon un rapport de l’ONG Reporters Sans Frontières, un responsable des services secrets a rapporté que l’ordre d’assassiner le journaliste est venu du membre du gouvernement. Son ami, l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, est celui qui supervisait les opérations menées par des agents de renseignement.
Le 27 janvier dernier, le secrétaire général à la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh ordonnait au secrétaire d’Etat à la défense (SED) chargé de la gendarmerie nationale d’ouvrir une enquête sur l’assassinat de Martinez Zogo. Depuis le début de cette semaine, le directeur de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), Maxime Eko Eko, son adjoint chargé des opérations spéciales, Justin Danwe et une vingtaine d’agents de ce service de contre-espionnage camerounais croupissent dans les cellules du SED.
D’après un rapport exclusif rendu public ce vendredi 3 février par l’ONG Reporters Sans Frontières, Justin Damwe a révélé lors des enquêtes qu’il était en charge de la filature, du kidnapping et de l’assassinat de l’animateur d’Amplitude FM. Le responsable de service secret dit avoir agit sous la supervision de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga : « Martinez Zogo est alors amené dans un immeuble en construction appartenant à Jean-Pierre Amougou Belinga, un homme d’affaires puissant impliqué, selon le journaliste, dans des opérations de détournements de fonds présumés. Selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble », rapporte l’ONG de défense de la liberté de la presse.
Reporters Sans Frontières indique dans son rapport d’enquête que le ministre de la Justice, Laurent Esso, est celui qui a donné l’ordre de tuer le journaliste après que ce dernier ait subi des actes de tortures : « L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio. D’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui aurait alors répondu de “finir le travail », relate les chercheurs de Reporters Sans Frontières.
Interpellé dans la nuit de jeudi 3 février 2023, Amougou Belinga a été relâché, indique nos sources. Mais son domicile à Yaoundé est sous surveillance policière. Dans le cadre de son émission « Embouteillage », Martinez Zogo avait, plusieurs jours avant son kidnapping, révélé un scandale de détournements de plusieurs milliards de FCFA dans lequel se trouve impliqué Jean Pierre Amougou Belinga.
La Gazette du Défenseur