-Le prêtre en question officiait au sein de l’Eglise catholique orthodoxe
-Le prélat a été victime d’un abus de pouvoir suite à une querelle foncière
Un prêtre de l’Eglise catholique orthodoxe dans l’enfer de la Division de la Sécurité Militaire (SEMIL) au Cameroun. C’est le service de renseignement de l’armée camerounaise. Des agents de la SEMIL ont torturé l’abbé Bouli Ndongo début mai dernier à Yaoundé. La Gazette du Défenseur est en possession d’une vidéo comportant son récit. L’homme de Dieu a dû s’acquitter d’une somme de 900 000 F CFA pour sortir de cellule. C’est ce que révèle le journal camerounais Le Zénith.
D’après l’Abbé Bouli Ndongo, sa paroisse a acquis un terrain à Lada, dans une banlieue de la capitale Yaoundé. Mais à l’insu de l’Eglise, le propriétaire terrien l’a vendu à l’Eglise catholique romaine. Cette dernière s’est désistée une fois avoir constaté que le terrain appartenait à sa consœur orthodoxe. Par la suite, le propriétaire a concédé le terrain à un homme originaire du Cameroun anglophone. Suite à une plainte de l’Abbé Bouli, ce dernier s’est engagé devant la police à ne plus exploiter le terrain en question.
C’est alors que l’anglophone fait appel au sous-lieutenant Chiadeu Ngaleu Romuald, agent de la SEMIL. Ce dernier va entreprendre d’interpeller l’Abbé Bouli Ndongo. Le jour de son enlèvement le 1er mai dernier, le prélat se rendait à une tournée pastorale aux USA. Le sous-lieutenant Chiadeu Ngaleu et ses camarades vont kidnapper l’homme de Dieu à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen pour le conduire dans les cellules de la SEMIL au ministère de la Défense. Il y sera victimes de cruels sévices, raconte le jeune prêtre dans la vidéo.
C’est donc suite aux révélations de ce scandale par le journal Le Zénith que le colonel Joël Emile Bamkoui, le commandant de la SEMIL, a, le 26 juin dernier, convoqué le directeur de publication, Flash Ndiomo. Mais dans son récit, l’abbé Bouli Ndongo a laissé croire que le colonel Bamkoui n’était pas au courant des tortures et aux traitements inhumains que lui ont infligés ses agents. Dans ce cas, pourquoi le colonel Bamkoui s’est acharné sur les journalistes qui ont rendu compte de sa mésaventure à la SEMIL ? pourquoi sa hiérarchie n’a pas pris de sanctions contre le sous-lieutenant Chiadeu Ngaleu ? Pourquoi n’avoir pas interpellé l’anglophone qui a fait recours à la SEMIL pour régler ses problèmes personnels ?
La SEMIL traîne une triste réputation en matière de respect des droits humains au Cameroun. Des journalistes, activistes, hommes politiques, avocats et simples citoyens ont subi tortures, détentions arbitraires et emprisonnements du fait de ce service secret de l’armée camerounaise.
La Gazette du Défenseur