Les partis d’opposition estiment que cette décision d’interdiction est contraire à la Constitution. Les autorités pour leur part entendent ainsi garantir la sécurité dans la capitale.
Selon le journal bissau-guinéen O Democrata, le Comissariado Nacional da Polícia da Ordem Pública (POP), la direction de la police nationale, a, le 15 janvier dernier, interdit toute manifestation de l’opposition à travers le territoire. Le ministère de l’Intérieur a expliqué cette décision par les nombreux tirs à l’arme entendus à travers la capitale Bissau ces derniers temps.
Cette décision a suscité le courroux des partis d’opposition. Dans une interview accordée ce 17 janvier 2023 à Rádio Popular, une chaîne de radio locale, le porte-parole du Partido da Convergência Nacional para a Liberdade e o Desenvolvimento da Guiné-Bissau (COLIDE-GB), Vasco Biaguê, a invité le ministre de l’Intérieur à annuler cette décision qui, selon lui, est contraire à la démocratie. D’après le responsable de parti politique, manifester est un droit fondamental de l’homme qui ne peut être remis en cause qu’en cas d’état d’urgence.
Pour sa part, la coalition des partis d’opposition Pai Terra Ranka, a qualifié la décision d’illégitime et anticonstitutionnel. D’après un autre journal local, Jornal Nô Pinctha, la plate-forme a également regretté le silence de l’ONU face à ce qu’elle considère comme un « crime contre le pays ». Le 4 décembre dernier, le président de la République, Umaru Sissoko Embalo, a dissout le Parlement. A l’issue des législatives du 4 juin 2023, Pai Terra Ranka a raflé 54 sièges sur 102 au sein dudit Parlement. Le 8 janvier dernier, la police a réprimé une manifestation de l’opposition contre la dissolution de l’Assemblée Nationale du Peuple.
La Gazette du Défenseur/Jornal Nô Pintcha/O Democrata