C’est ce qu’ont indiqué des députés britanniques membres de la commission des droits humains au sein du parlement.
Selon l’agence de presse américaine Associated Press, le comité conjoint des droits humains du parlement anglais a, lundi dernier, qualifié de « fondamentalement incompatible » aux droits de l’homme, le nouveau projet de loi sur la sécurité du Rwanda. Ce dernier est un amendement à l’accord migratoire entre l’Angleterre et le Rwanda sur le transfert dans ce pays de l’Afrique des Grands Lacs de plus de 135 000 immigrés illégaux présents sur le sol anglais. Selon la députée du Parti national écossais Joanna Cherry, ce nouveau projet de loi va lever des garde-fous contre les persécutions et les violations des droits humains.
La Cour suprême britannique a qualifié le 16 novembre 2023 d’« illégale » la procédure de déportation d’immigrés clandestins vers le Rwanda. lors du prononcé du verdict, les juges britanniques ont argué de ce que le pays dirigé par Paul Kagame n’était pas une destination sûre pour ces migrants arrivés en Angleterre par bateau. Ces immigrés viennent pour la plupart d’Iran, d’Irak et d’Afghanistan. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a salué cette décision.
Le 29 juin dernier, la Cour d’appel de Londres a rejeté cet accord migratoire avec le Rwanda sous le prétexte que ce pays de l’Afrique des Grands Lacs pourrait renvoyer ces demandeurs d’asile vers leurs pays d’origine. Au cours d’une audience à la Cour d’appel le 24 avril 2023, Me Raza Hussein, avocat-conseil des migrants, a rappelé que le Rwanda est un pays de dictature où les opposants sont soit tués soit jetés en prison.
Le gouvernement britannique a toujours considéré le Rwanda comme une destination sûre pour ces immigrés clandestins. Dans une interview accordée à la radio anglaise BBC le 2 avril dernier, la ministre de l’Intérieur britannique Suella Bravemann, a soutenu que les immigrés ne couraient aucun risque au pays de Paul Kagame. Réagissant au verdict de la juridiction suprême, le Premier Ministre britannique, Rishi Sunak, a envisagé la signature d’un autre accord avec le Rwanda pour le transfert de ces demandeurs d’asile.
En avril 2022, le gouvernement anglais et les autorités rwandaises ont signé un accord migratoire d’un montant de 140 millions de dollars. Cet accord portait sur le transfert de plus de 4000 immigrés clandestins vers le pays de Paul Kagame. En juin 2022, la Cour européenne des droits de l’homme a suspendu le vol d’une première vague de demandeurs d’asile vers le Rwanda.
La Gazette du Défenseur-Associated Press