Ces avocats ont saisi la Cour suprême aux fins d’annulation de cette décision du gouvernement de transition. Initialement prévues en décembre prochain, les élections générales post-guerre civile ont été reportées de deux ans.
Selon l’agence de presse anglaise Reuters, des avocats ont, ce lundi 23 septembre 2024, saisi la Cour suprême du Soudan du Sud afin d’obtenir l’annulation de la décision du gouvernement de transition de reporter de 2 ans les élections générales. Le 13 septembre dernier, la présidence sud-soudanaise a annoncé le report desdites élections, initialement prévues en décembre prochain, à décembre 2026. Selon le collectif des avocats, cette décision est anticonstitutionnelle et illégalle. Ils ont par conséquent invité le gouvernement de transition à respecter le délai initialement prévu de la tenue des élections.
La raison du report, avancée par les autorités de transition, est le processus de paix qui demeure fragile dans ce pays indépendant depuis 2011. Malgré l’accord de paix signé en 2015 (revitalisés en 2018) après 5 ans de guerre civile, les conflits intercommunautaires continuent de battre leur plein. La guerre civile est à l’origine plus de 400 000 morts parmi les civils. Suite aux accords de paix, un gouvernement de transition et d’union nationale a été mis en place. Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, en sont les principaux dirigeants. Cette transition politique est censée déboucher sur l’organisation des élections générales.
Le 16 avril dernier, le département d’Etat américain avait annoncé que les conditions d’une élection pacifique au Soudan du Sud n’étaient pas réunies. Les autorités américaines se sont dites préoccupées par le peu d’investissements dans des institutions démocratiques tout comme la persistance des violations des droits humains.
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir a déclaré mercredi 3 avril devant le parlement que les élections prévues en décembre prochain, ne devaient faire l’objet d’aucun report. D’après le chef d’Etat, prolonger le délai de la transition vers les élections priverait le peuple d’une opportunité de choisir ses dirigeants. L’idée de reporter la date des élections fut celle de son ancien rival devenu vice-président, Riek Machar. Ce dernier avait, un mois plus tôt, proposé un report des élections pour une organisation adéquate de ces dernières.
En septembre 2023, le représentant spécial de l’ONU au Soudan du Sud, Nicholas Haysom, avait indiqué que rien n’était prêt pour l’organisation des élections. D’après le fonctionnaire onusien, des institutions telles que la Commission électorale indépendante et le Conseil des partis politiques attendaient toujours d’être mis en place. Initialement prévu en février 2023, les élections ont été reportées d’abord au mois d’août puis à décembre 2024.
La Gazette du Défenseur avec Reuters
