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Pour les organisations guinéennes de la société civile, le projet de Constitution, censé être soumis au référendum le mois prochain, n’a pour but que de permettre au président de transition, le général Mamady Doumbouya, de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Ceci constitue une violation de la Charte de la Transition ainsi que des textes internationaux. 

Dans un communiqué daté du 10 août 2025, dont La Gazette du Défenseur a obtenu copie, les Forces Vives de Guinée (FVG) s’opposent fermement au référendum constitutionnel prévu le 21 septembre prochain. Selon cette plateforme d’organisations de la société civile, le projet de Constitution vise uniquement à légitimer la confiscation du pouvoir par le chef de la junte, le général Mamady Doumbouya. 

Les FVG annoncent des manifestations pacifiques sur l’ensemble du territoire guinéen et à l’étranger dès le 5 septembre prochain, date anniversaire du renversement, en 2021, du président démocratiquement élu Alpha Condé par l’armée. L’objectif de ces mobilisations est de dénoncer « la confiscation du pouvoir par la junte ». 

Selon le communiqué des FVG, cette nouvelle Constitution ouvre la porte à la violation de la Charte de la Transition, qui interdit aux membres de la junte militaire de se porter candidats aux élections nationales et locales censées marquer la fin de la transition. Les acteurs de la société civile évoquent également une disposition de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui interdit aux protagonistes de coups d’État militaires de se présenter aux élections organisées pour le retour à l’ordre constitutionnel. 

Les FVG dressent un bilan peu flatteur de la transition, qu’elles décrivent comme marquée par la corruption et les violations des droits humains, notamment les disparitions forcées de défenseurs des droits humains, la mort en prison de prisonniers politiques, la répression des manifestations contre la junte, la fermeture des médias réputés critiques envers le pouvoir, ainsi que la restriction d’Internet. 

En octobre 2022, les autorités guinéennes de transition avaient soumis à la CEDEAO un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel s’étalant sur 24 mois à compter du 1er janvier 2023. En fin d’année dernière, les organisations de la société civile avaient exhorté le chef de la junte à quitter le pouvoir avant le 15 janvier 2025.Depuis, des appels en faveur de la candidature du général Doumbouya aux prochaines élections présidentielles se font de plus en plus entendre à travers le pays.  

La Gazette du Défenseur