Amadou Vamoulké a été condamné pour détournement de fonds publics. Ses avocats pensent que Vamoulké est injustement accusé. L’ancien directeur pense qu’il a toujours été un homme intègre tandis que les militants des droits de l’homme révèlent un procès politique.
(Information de Radio France Internationale et 237.online.com) : Le 20 décembre 2022, Amadou Madeona Vamoulké (73 ans) a été condamné à 12 ans de prison par le Tribunal criminel spécial de Yaoundé (capitale du Cameroun). Selon le parquet dudit tribunal, Vamoulké est poursuivi pour le détournement de près de 600 millions de FCFA. Vamoulké a été condamné en même temps que l’ancien directeur des impôts et ministre des Finances Polycarpe Abah Abah. Ce dernier a pour sa part été condamné à 17 ans de prison. Il est incarcéré depuis mars 2008.
Entre 2005 et 2016, Vamoulké avait été directeur général de la Radio Télévision Camerounaise (CRTV). Il s’agit de la chaîne de radio et de télévision publique au Cameroun. Dans les années 1970 et 1980, il a travaillé comme journaliste au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune avant d’être nommé directeur d’une société de tabac.
Les avocats d’Amadou Vamoulke ont vivement réagi à la décision du tribunal : “cette affaire manque de preuves, notre client a été condamné sans témoins à charge, la décision est injuste, incompréhensible et scandaleuse”, a déclaré Benjamin Chouai à Radio France Internationale.
Lors de sa déclaration finale avant le prononcé de la peine, Vamoulke s’est demandé si personne dans son pays n’est à l’abri de l’insécurité juridique, en particulier ceux qui ont décidé de vivre tranquillement leur vie tout en étant importants à la fois pour leur famille et leur communauté. L’ex-directeur a déclaré qu’il est cet homme juste qui a réduit son salaire mensuel de 8 900 000 FCFA à 3 600 000 FCFA à son arrivée à la CRTV en l’an 2005.
Le 26 juillet 2016, Amadou Vamoulké a été arrêté puis placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Depuis lors, de nombreuses organisations internationales de défense des droits humains (y compris l’ONU) ont battu campagne pour sa libération. Alain Massé est journaliste français et coordinateur d’un comité de soutien à Amadou Vamoulké. A Radio France Internationale, Massé a déclaré qu’Amadou Vamoulké a été condamné pour des raisons politiques et que les juges n’étaient pas indépendants.
Le procès de Vamoulké devant le tribunal a débuté en août 2017. Il a été reporté 150 fois. Selon sa famille, Vamoulké est tellement malade qu’il finit par avoir du mal à marcher. Mais à plusieurs reprises, l’ex-directeur s’est vu refuser une libération provisoire pour un traitement en dehors de la prison. Un autre procès contre Vamoulke est en cours. Il porte sur un détournement de 10 milliards de FCFA.
La Gazette du Défenseur