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Au cours d’un point de presse tenu à Yaoundé, les conseils de l’homme d’affaires ont cru bon de venir plaider la cause de leur accusé. Mais au bout du compte, leur sortie médiatique est venue renforcer la suspicion sur leur client. Pis, elle était davantage tournée vers des attaques en dessous de la ceinture contre la presse camerounaise qui s’évertue à jeter une once de lumière sur ce crime odieux.

Était-il opportun pour les avocats de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga d’ameuter la presse camerounaise pour faire le point de la procédure en cours dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo ? Que retenir de cette sortie médiatique de l’homme d’affaires camerounais organisée ce vendredi 17 février 2023 à Yaoundé ? Rien en tout cas qui permette de croire que le sulfureux businessman en garde-à-vue dans les cellules du secrétariat d’Etat à la Défense, est au-dessus de tout soupçon dans l’assassinat de l’animateur Martinez Zogo.

La plaidoirie de Me Tchoungang, disons-le sans ambages, était d’une qualité tellement piètre qu’elle a eu le don d’enfoncer davantage son illustre client. En dénonçant ce qu’il a qualifié de contradictions du lieutenant-colonel Justin Danwe lors d’une des confrontations avec son client, l’homme en robe noire a révélé que Jean Pierre Amougou Belinga a confirmé devant les enquêteurs bien connaître le chef des opérations de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), les services de contre-espionnage du Cameroun.

Déstabilisation du Cameroun

Rappelons que le maître-espion de la DGRE Justin Danwe est celui qui a conduit l’opération de filature, d’enlèvement, de torture et d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Selon Me Tchoungang, Amougou Belinga a relaté qu’il aidait financièrement le colonel Danwe qui le tenait informé de la situation sécuritaire aux frontières Cameroun/Centrafrique et Cameroun/Guinée Equatoriale. De quoi confirmer que non seulement le colonel Justin Danwe était disposé à se mettre au service de l’homme d’affaires pour toute type d’opération mais aussi que Jean Pierre Amougou Belinga, grand ami du président centrafricain Faustin Touadera, pourrait être soupçonné de participation à une entreprise de déstabilisation du Cameroun à partir de la Centrafrique, comme il ressort de l’enquête en cours.

Me Charles Tchoungang, toujours accroché aux contradictions supposées de Justin Danwe, a laissé croire que ce dernier a d’abord déclaré que sa mission était de faire taire le journaliste, avant de se rétracter en parlant de lui donner une bonne correction. Comme si « corriger » un homme de média n’a pas pour but de le faire taire ! De quelle contradiction parle l’avocat ? N’est-ce pas là une confirmation de ce que le colonel Justin Danwe a bel et bien participé à l’élimination physique de l’animateur radio Martinez Zogo ?

« Journalisme de caniveaux »

Dans son propos, Me Tchoungang a parlé du montant en jeu dans le cadre de l’opération. L’homme de droit ne nie pas du tout les promesses de paiement faites par son client au colonel mais questionne la nature minable des sommes en jeu : 2 millions de FCFA d’avance sur un montant total de 23 millions de FCFA, payés pour une opération menée par une vingtaine d’agents secrets. Rigolo certes mais l’opinion, qui voulait savoir si Amougou Belinga a reconnu cette transaction financière à l’enquête reste jusqu’ici sur sa faim.

Enfin, Me Tchoungang a indiqué contrairement au colonel-espion, son client est resté serein, constant dans sa déposition. L’homme d’affaires, selon l’avocat, s’est dit victime d’une cabale contre sa personne et son empire économique. Mais les conseils d’Amougou Belinga ne nous ont pas dit où se trouvait leur client le 17 janvier 2023, date à laquelle Martinez Zogo a été enlevé, torturé plus tué. Ils ne nous ont pas non plus dit à qui est-ce qu’il a téléphoné ce jour-là. Rien, nada. Juste une attaque maladroite envers la chaîne de télévision Equinoxe Télévision et l’ONG Reporters Sans Frontières, accusés par Me Tchoungang de « journalisme de caniveaux » et de campagne internationale contre son client.

Il est recommandable pour les avocats de Jean Pierre Amougou Belinga de réserver leur plaidoirie pour le procès qui aura forcément lieu dans les jours ou mois à venir au tribunal militaire de Yaoundé. Au stade de l’enquête préliminaire, on ne saurait parler de preuve mais d’indices et Dieu seul sait que des indices, Me Tchoungang en a tellement fourni lors du point de presse qu’Amougou Belinga risque ne pas sortir de cellule de sitôt.

La Gazette du Défenseur   

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Michel Biem Tong est le fondateur de Fri Verden Media. Journaliste, militant des droits de l'homme et auteur, Biem Tong est né en 1985 au Cameroun (Afrique), d'où il est également originaire. Le journaliste vit en Norvège en tant que réfugié depuis novembre 2020. Après avoir été emprisonné et persécuté en raison de ses opinions politiques, il a dû fuir au Burkina Faso (Afrique de l'Ouest) en mai 2019. Depuis près de 10 ans, Biem Tong emploie sa plume comme une arme pour la vérité et la justice.

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