Depuis l’arrivée au pouvoir de Kaïs Saïed, la Tunisie devient de plus en plus une enclave liberticide. Syndicalistes, hommes politiques, journalistes ou simples citoyens, nul ne se sent plus libre de s’exprimer au royaume de Kaïs.
1-Liberté syndicales
Fin janvier 2023, Anis Kaabi, de la branche autoroute de la Confédération générale des travailleurs tunisiens (CGTT) a été arrêté par la police. Le tort du leader syndical est d’avoir occasionné une grève sur des péages ayant entraîné un manque à gagner à Tunisie Autoroutes, une société publique en charge de la gestion des autoroutes sur l’ensemble du territoire. Cette arrestation est à l’origine des manifestations conduites par des syndicaliste et qui ont eu lieu le week-end dernier dans les villes de Sfax, Tozeur, Nabeul et Kairouan. Les manifestants ont dénoncé la vie chère et surtout la liberté d’expression de plus en plus menacée. Chez nos confrères du site d’information français 20 minute.fr, un syndicaliste a dit ses craintes de se voir licencié juste pour avoir exprimé librement ses opinions.
2- Liberté d’association
Le droit de militer dans un parti politique est partie intégrante de la liberté d’association. Hors les militants politiques sont menacés d’arrestation au pays de Kaïs. Le 13 février 2023, un des leaders du parti islamiste Ennahdha, Noureddine Bhiri, a été interpellé par la police et entraîné vers un lieu inconnu. Deux jours plus tôt, ce sont l’homme d’affaires Kamel Eltaïef et soutien de l’ex-président déchu Zine El Abidine Ben Ali, l’ex-dirigeant d’Ennahdha Abdelhamid Jelassi, un activiste politique, Khayam Turki et des magistrats ont été arrêtés par la police. Rappelons que le parti Ennahdha est celui qui contrôlait le parlement dissous par le président Kaïs en mars 2022.
3- Liberté de presse
Les journalistes tunisiens sont également ciblés par les hommes du régime Kaïs. Le 16 février 2023, à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens, des hommes de médias sont descendus dans la rue pour dénoncer la tentative de bâillonnement de la presse par le pouvoir en place. La manifestation s’est tenue après l’arrestation du directeur de Mosaïque FM, Noureddine Boutar. Principale radio privée de Tunisie, Mosaïque FM est accusé de faire une part trop belle à l’opposition. Cette arrestation a été dénoncée par Reporters Sans Frontières, une organisation internationale de défense de la liberté de la presse : « L’arrestation de Noureddine Boutar est un message violent des autorités aux médias. Son objectif est de terroriser et de soumettre les journalistes, tout en les renvoyant à l’ère de la dictature de Ben Ali… Cette dérive, annoncée et désormais amplement confirmée, doit être condamnée avec vigueur, et Noureddine Boutar doit être libéré immédiatement », a dénoncé Reporters Sans Frontières.
La Gazette du Défenseur