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La commission d’enquête composée de gendarmes et de policiers poursuit les auditions relatifs à l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Ci-dessous la liste des suspects qui ont été et sont en cours d’arrestation.

L’interrogatoire sur le meurtre de Martinez Zogo se poursuit devant la commission d’enquête établie au secrétariat d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie nationale, à Yaoundé. Zogo était le chef de chaîne d’Amplitude FM, une radio privée de Yaoundé. Au cours de son émission « Embouteillage », Martinez Zogo a révélé un important scandale de corruption à la Présidence et au ministère des Finances. Par conséquent, Martinez Zogo a été enlevé le 17 janvier 2023. Quelques jours plus tard, son corps a été retrouvé à Ebogo 3, au nord de la capitale.

Après que la condamnation de ce crime odieux par la communauté internationale, le président Paul Biya a créé le 27 janvier 2023 une commission d’enquête composée de hauts gradés de la police et de la gendarmerie. La commission  a émis des mandats d’arrêt qui ont abouti à de nombreuses arrestations. Voici les principaux suspects dans l’affaire Martinez Zogo :

1-Eko Eko Maxime Léopold

Maxime Eko Eko est commissaire de police. Il a été formé en Russie comme agent secret. Paul Biya a nommé Eko Eko à la tête de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) en 2010. Maxime Eko Eko a été arrêté le 3 février 2023 parce que ce sont des agents de son service qui ont mené l’opération d’enlèvement et d’assassinat du journaliste. Plus de 20 agents secrets sont gardés à vue dans le cadre de cette affaire.

2-Lieutenant-Colonel Justin Danwe

Le lieutenant-colonel Justin Danwe est officier de gendarmerie et chef des opérations au sein de la DGRE. Il a été arrêté le même jour que son patron. Lorsque Danwe a été interrogé par la commission, il a reconnu que Martinez Zogo avait été torturé à mort au sous-sol de l’immeuble appartenant à Jean Pierre Amougou Belinga. Danwe est celui qui a dirigé l’opération d’assassinat de Zogo.

3-Jean Pierre Amougou Belinga

Jean Pierre Amougou Belinga est homme d’affaires tout puissant au Cameroun. Il possède un groupe de médias, une banque, une compagnie d’assurance et une école de formation. Le milliardaire est une figure crainte et omnipotente en raison de ses relations avec des barons du régime Biya, dont le ministre de la Justice Laurent Esso qui est aussi son meilleur ami. Tous les magistrats camerounais ont peur d’Amougou Belinga. Il peut donc jeter en prison  qui il veut. Amougou Belinga a été arrêté à son domicile le 6 février 2023. C’est celui que Martinez Zogo a le plus dénoncé avant son enlèvement. Selon Zogo, Belinga possède plusieurs sociétés fictives qui ont conclu des marchés avec l’État à des milliards de FCFA. Un rapport publié le 9 février 2023 par l’organisation Reporters Sans Frontières indique que lorsque Martinez était torturé, Amougou Belinga était présent. Il a donné plusieurs coups de pied au journaliste. L’homme d’affaires a financé l’opération à hauteur de 35 millions de F CFA (584 773,10 NOK), écrit Reporters Sans Frontières.

4- Colonel Raymond Etoundi Nsue

Le colonel Raymond Etoundi Nsue a été le commandant de la garde présidentielle de 2011 à 2013. Sa fille est la troisième épouse d’Amougou Belinga. Raymond Nsue est retraité et directeur général de Rangers Security. Il s’agit de la société de sécurité privée de l’homme d’affaires. Etoundi Nsue a été arrêté en même temps que son beau-fils à côté duquel il est assis dans la même cellule. Raymond Nsue est celui qui a remis le sac d’argent à Justin Danwe pour l’opération, selon des vidéos de caméras de surveillance que  la commission a obtenues.

5-Bruno Bidjang

Bruno Bidjang est un journaliste de 30 ans. Au moment de son arrestation, Bidjang était directeur du groupe de presse L’Anecdote appartenant à Amougou Belinga. Bruno Bidjang a été enlevé en même temps que son patron Amougou Belinga. Lorsque Martinez Zogo a été enlevé, les ravisseurs ont envoyé un message à Bruno Bidjang. Ensuite, le journaliste a contacté son patron qui s’est finalement rendu là où se trouvait Zogo. Bidjang est également celui qui était chargé de transférer de l’argent aux journalistes et activistes  sur les réseaux sociaux afin qu’ils soutiennent Amougou Belinga ou qu’ils taisent l’affaire.

6-Laurent Esso

Laurent Esso est ministre de la Justice depuis 2011 et le baron le plus puissant du régime de Paul Biya. Les Camerounais le surnomment “Le coeur du pays”. Depuis plus de 40 ans, Esso n’a occupé que des postes clés au sein du gouvernement, tels que ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères, secrétaire général à la présidence, entre autres. Selon Reporters Sans Frontières, Amougou Belinga a appelé Laurent Esso après les tortures subies par Martinez Zogo pour lui demander la conduite à tenir. Esso a répondu qu’il faut terminer le travail. Ce qui signifie que le journaliste devait être tué. Plusieurs Camerounais exigent que Laurent Esso soit limogé pour qu’il puisse être traduit en justice. Laurent Esso est cité dans de nombreuses autres affaires de meurtre au Cameroun.

7-Louis Paul Motaze

Louis Paul Motaze est ministre des Finances depuis le 2 mars 2018. Il entretient  une relation solide ave Jean Pierre Amougou Belinga. Selon des témoins interrogés par la commission, c’est Motaze qui a ordonné le déblocage des fonds destinés à l’opération. Grâce au ministre des Finances, les marchés fictifs d’Amougou Belinga ont été payés par l’État. Ce qu’a condamné Martinez Zogo avant son enlèvement. Motaze est un membre de la famille de la défunte épouse de Paul Biya, Jeanne Irène Biya (elle est décédée en 1992). Il est également attendu devant la commission d’enquête pour être auditionné sur son rôle dans cette affaire.

La Gazette du Défenseur

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Michel Biem Tong est le fondateur de Fri Verden Media. Journaliste, militant des droits de l'homme et auteur, Biem Tong est né en 1985 au Cameroun (Afrique), d'où il est également originaire. Le journaliste vit en Norvège en tant que réfugié depuis novembre 2020. Après avoir été emprisonné et persécuté en raison de ses opinions politiques, il a dû fuir au Burkina Faso (Afrique de l'Ouest) en mai 2019. Depuis près de 10 ans, Biem Tong emploie sa plume comme une arme pour la vérité et la justice.

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