Les chefs traditionnels estiment que leur paye est si insignifiante qu’on ne saurait y prélever quoi que ce soit. Le syndicat des retraités s’oppose lui aussi à cette mesure fiscale.
Les chefs traditionnels, réunis au sein de l’Association des Princes et Notables des Chefferies du Cameroun (GCPN-CAM), s’opposent au projet de taxation des pensions des retraités. Dans une correspondance adressée au Premier Ministre le 9 septembre dernier, les gardiens de la tradition expliquent que cette taxe sur les pensions-retraites est inhumaine car elle s’attaque au pouvoir d’achat des personnes du 3e âge. Le GCPN-CAM indique par ailleurs que cette mesure fiscale est une menace pour la paix sociale.
Selon le quotidien camerounais Le Journal de l’Economie, la taxe sur les pensions-retraites est un projet vieux de 20 ans. En effet, c’est en 2003 que la direction des Impôts a institué l’impôt sur le revenu des personnes physiques. La pension-retraite y est incluse. Depuis lors, un bras de fer oppose la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la direction des Impôts. Pendant que l’administration fiscale menace de saisir 26 milliards de FCFA des comptes de la CNPS pour la contraindre d’appliquer la mesure fiscale, l’organisme de sécurité sociale se réfugie derrière le traité CIPRES qui interdit toute retenue d’impôt sur les pensions-retraites.
La Confédération syndicale et association des retraités s’est, elle aussi, dite opposée à cette taxe sur les pensions des retraités. C’était le 8 septembre dernier à l’issue d’une réunion à Yaoudé avec le directeur général de la CNPS, Olivier Mekulu Mvondo Akame. D’après ce mouvement syndical, cet impôt est « inopportun, illégal et inhumain ». La Confédération syndicale a souligné que tout projet de taxe sur les pensions-retraites doit être soumis à la Commission nationale consultative du travail.
La Gazette du Défenseur