Des milliers de cas de disparitions forcées enregistrés lors des opérations militaires au nord du pays contre Boko Haram.
Amnesty International, le Sterling Center for Law et 23 victimes et survivants ont saisi le mois dernier la Cour de justice de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au sujet des cas de disparitions forcées au nord-est du Nigéria. C’est ce qu’a annoncé le site internet d’Amnesty International le 3 novembre dernier. La requête a été déposée auprès de ladite Cour dans le but d’« obtenir justice, vérité et réparation pour les personnes disparues et leurs familles ».
Dans un rapport datant du 3 juin 2015 et intitulé Stars on their shoulders: Blood on their hands (Etoiles sur leurs épaules : du Sang sur leurs mains), Amnesty International fait d’état de l’arrestation arbitraire de plus de 20 000 civils lors des raids de l’armée nigériane contre la secte islamiste Boko Haram. D’après l’ONG, une centaine voire un millier de ces personnes sont aujourd’hui portées disparues.
Amnesty International déplore le fait que la justice nigériane n’a ouvert aucune enquête indépendante, ni puni les responsables de ces crimes de guerre et crimes contre l’humanitaire. Pour l’organisation, la responsabilité de l’Etat du Nigéria doit être engagée : « En laissant l’armée procéder à des milliers de disparitions forcées dans le Nord-Est du pays, en n’enquêtant pas par la suite de manière approfondie sur ces agissements et en ne déférant pas à la justice les responsables présumés, le gouvernement nigérian a violé ses obligations régionales et internationales en matière de droits humains et a manqué à son devoir envers les victimes », écrit Amnesty International.
La Gazette du Défenseur