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Le pouvoir gabonais n’a pas oublié le rapport accablant de l’Union européenne sur la présidentielle de 2016. Les observateurs électoraux avaient alors qualifié de controversée la victoire d’Ali Bongo à ce scrutin.

2023 est une année électorale chargée au Gabon. Le pays connaîtra 3 types de scrutin : municipal, législatif et présidentiel. Mais les Gabonais iront aux urnes à l’abri des regards de l’Union européenne (UE).

En effet, selon Rosario Bento Pais, chef de la délégation de l’UE, l’institution n’a pas été saisie aux fins de déployer des observateurs pendant ces échéances électorales : « Pour avoir une mission d’observation, il faut que le gouvernement fasse la demande. Si on n’est pas le bienvenu on ne peut pas venir », a expliqué la diplomate au cours d’une conférence de presse.

La classe politique gabonaise est divisée au sujet de cette absence d’observateurs de l’UE. Si pour le pouvoir en place, la présence d’observateurs étrangers relève tant du passéisme que du paternalisme, l’opposition quant à elle croit qu’il s’agirait d’une non-assistance d’une démocratie en danger.

Les autorités gabonaises ont encore en travers de la gorge le rapport accablant de l’Union européenne sur le déroulement de la présidentielle de 2016 : « La MOE (mission d’observation électorale, ndlr) note une différence entre les inscrits annoncés le 4 juillet lors de la consolidation des listes électorales, et ceux contenus dans la publication des résultats provisoires. Ce constat peut se justifier par l’autorisation donnée la veille de l’élection par la Cour aux forces de sécurité de voter en faisant usage de listes additives. La MOE constate que quatre provinces ont été sujettes à ce phénomène, plus particulièrement le Haut-Ogooué à hauteur de 644 votes », soulignait le rapport de la mission.

La Gazette du Défenseur