Le chef de la junte militaire a signé récemment un décret portant création d’une Direction générale des élections (DGE) au ministère de l’Intérieur. Les militants d’une organisation de la société civile y voit une volonté pour le régime militaire de se maintenir au pouvoir.
Le 14 juin dernier, le chef de la junte militaire de Guinée, le général Mamady Doumbouya, a signé un décret portant création d’une Direction générale des élections (DGE) au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Cet organe sera en charge de gérer les prochaines échéances électorales. Des membres de la société civile locale ont réagi pour dénoncer une volonté pour le régime de Doumbouya de caporaliser le processus électoral.
Dans son communiqué rendu public ce 16 juin 2025 sur son compte Facebook, le Front national pour la défense de la Constitution a fustigé une tentative pour la junte militaire de se maintenir au pouvoir : « Mamadi Doumbouya a placé cette direction sous l’autorité du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, dont le titulaire a récemment déclaré, lors d’un séjour à Kankan, que le chef de la junte continuerait à diriger la Guinée ‘de gré ou de force’», lit-on dans le communiqué. La plateforme d’organisations de la société civile invite le peuple de Guinée à rejeter la DGE.
La DGE aura la charge d’organiser le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre prochain ainsi que les prochaines élections générales. Le Premier ministre de Guinée, Amadou Oury Bah, a annoncé récemment sur la radio allemande Deutsche Welle que les élections générales auront probablement lieu en décembre prochain. Dans un communiqué rendu public le 12 novembre dernier, les Forces Vives de Guinée ont dénoncé la volonté du chef de la junte militaire de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Elles ont également déploré la dérive autocratique des autorités de transition, manifestée notamment par la fermeture de radios et télévisions privées réputées critiques envers la junte, la mise en péril de la liberté d’expression, ainsi que la restriction des activités des partis politiques et des organisations de la société civile.
La Gazette du Défenseur