Une société forestière italienne basée dans cette localité du centre du pays veut déverser les eaux usées dans la nature. De quoi apeurer les populations riveraines qui ont décidé de saisir le président de la République. Ci-dessous, la correspondance adressée à Biya :
Mfou, le 01 juin 2023
A Son Excellence Paul Biya,
Président de la République, Chef de l’État, Chef de la Magistrature suprême.
Palais de l’unité
Yaoundé
Objet : Interpellation contre le déversement des eaux usées à Mfou
Excellence Monsieur le Président,
Je viens auprès de votre haute bienveillance pour vous présenter une situation écologique inquiétante susceptible de troubler la paix sociale.
La société italienne FIPCAM installée justement à Mfou, envisage d’y déverser ses eaux usées, contre l’opposition de la communauté. La pollution de notre village est inacceptable et rien ne peut justifier un tel acte barbare et criminel contre l’environnement. Il me revient qu’une enquête publique préalable à la délivrance d’une autorisation de déversement des eaux usées au profit de FIPCAM s’est déroulée à Mfou, mais curieusement, aucun enquêteur n’a été aperçu à ce sujet au sein de notre communauté.
Il est important de rappeler que ma maison et celles de mes frères, sœurs et voisins du village, sont séparées de la société FIPCAM par la clôture de ladite entreprise.En plus, l’avis au public, instruit le démarrage de ladite enquête publique le 16 novembre 2022, mais la publication dudit avis au public a été faite le 18 novembre 2022, c’est à dire deux jours après le démarrage de la soit-disante enquête. Cela est une grossière entourloupue bien ficelée pour empêcher aux populations de s’organiser pour faire directement opposition dans les rapports des enquêteurs, sachant que, pour nous autochtones, FIPCAM ne doit pas déverser ses eaux usées dans l’espace territorial de la communauté. Ceci va accentuer la pollution, la destruction de l’environnement et des ressources vitales et même détruire la santé des populations qui subissent déjà depuis une vingtaine d’années, la présence nocive de la fumée de charbon, la sciure de bois et des produits chimiques issus de la transformation et du traitement de bois de la société FIPCAM.
Selon l’avis au public N° 00178 du 16 novembre 2022, lesdits enquêteurs se nomment NDJOH BOUM Martin Paulin et ABOLOGO AZEME Larissa, désignés conformément à la décision N°000465/MINEE/CAB du 18 août 2022. Le déroulement des faits laisse interrogateur et suspicieux.
Il serait souhaitable qu’une enquête soit ouverte contre cette procédure contestée, que les responsabilités des uns et des autres soient clairement établies, que des mesures soient prises pour la protection de l’environnement des populations de Mfou. Moi, mes frères et sœurs qui, aimons ce village, ses ruisseaux, ses rivières, ses forêts, son paysage, ne pouvons pas laisser un promoteur industriel détruire une zone naturelle qui, de plus, est une zone d’approvisionnement en eau de consommation, d’agriculture, de pêche et de chasse, pour satisfaire son appétit personnel au détriment de l’intérêt général. Notre village est notre respiration, notre village est notre vie.
En vous remerciant par avance pour la grande clairvoyance dont vous ferez, comme d’habitude, montre dans la gestion de ce dossier. Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Pièce jointe : Dossier
AMOUGOU ELE Jean
Notable de la communauté Nkol-Nguet et
Ex-copropriétaire du site de FIPCAM à Mfou
Tél : 0237-657380142/0237-676782078
Mfou – Cameroun
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