Une dizaine de policiers arrêtés et placés en détention pour avoir reçu des pots-de-vin d’immigrés clandestins en échange de leur libération.
Selon le journal français Le Monde, au moins 11 policiers et 2 passeurs ont été arrêtés et placés en détention à Nouakchott, capitale de Mauritanie. La justice mauritanienne leur reproche d’avoir reçu les pots-de-vin de de migrants d’Afrique subsaharienne en échange de leur libération. Deux jours plus tôt, le chef de l’Office de lutte contre la migration et la traite des personnes, commissaire Abdel Fatah Ould Sid Ahmed, a quant à lui fait l’objet d’un limogeage.
Selon le gouvernement mauritanien, le limogeage d’Abdel Fatah n’a rien à voir avec ce scandale de corruption. Mais Le Monde dit avoir obtenu des preuves de l’implication du commissaire de police dans ce réseau. Une source bien informée a confié au journal français que le pouvoir de Nouakchott essaye de protéger le commissaire Abdel Fatah pour sa contribution dans la lutte contre l’immigration clandestine.
Depuis 2021, l’Union européenne est en partenariat avec l’Etat mauritanien dans le cadre du partenariat opérationnel conjoint (POC). Ce projet d’un budget de 4,55 millions d’euros prévoit entre autres des formations, des équipements et la construction des centres de détention en Mauritanie. Ledit projet est mis en œuvre par l’Agence espagnole de développement (FIIAP) et par l’Office de lutte contre la migration et la traite des personnes.
En mai dernier, Le Monde a révélé que la Mauritanie utilisait les fonds de l’UE pour détenir arbitrairement et abandonner des milliers de migrants dans le désert, à la frontière avec le Mali, sans eau ni nourriture.
La Gazette du Défenseur avec Le Monde