Un collectif des organisations internationales de défense des droits humains en appelle à la libération de l’activiste interpellé en décembre dernier.
« Les autorités détiennent Moussa Tchangari uniquement pour avoir exercé ses droits fondamentaux. Nous leur demandons instamment de le libérer sans délai et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui », ont déclaré Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale pour les droits humains et l’Organisation mondiale contre la torture dans un communiqué conjoint publié le 3 juin 2025. L’activiste réputé critique envers la junte militaire, risque la peine de mort s’il est reconnu coupable, indique ces organisations internationales de défense des droits humains.
Des hommes armés non identifiés ont enlevé, mardi 4 décembre dernier, l’activiste des droits de l’homme Moussa Tchangari à son domicile à Niamey. Secrétaire général de l’organisation Alternative Espaces Citoyens (AEC), Tchangari est actuellement en garde à vue au Service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée (SCLCT/CTO), rapporte le site actuniger.com.
Les autorités nigériennes l’accusent d’apologie du terrorisme, d’atteinte à la sûreté de l’État et d’association de malfaiteurs en lien avec des activités terroristes. Le 3 janvier 2025, la justice a formellement inculpé Tchangari et l’a placé en détention provisoire à la prison de Filingué, à 170 km de Niamey. « Depuis lors, aucun juge ne l’a encore entendu sur le fond des accusations », déplore un communiqué conjoint d’ONG.
Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits humains (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dénoncent une arrestation arbitraire motivée par ses prises de position critiques : « Trois semaines avant son arrestation, le 12 novembre 2024, Tchangari avait dénoncé sur les réseaux sociaux le retrait de licences à deux ONG humanitaires par le ministère de l’Intérieur, ainsi que la création d’un fichier national des personnes supposées liées au terrorisme – une mesure attentatoire aux droits fondamentaux des Nigériens. »
Selon Deutsche Welle (DW), l’arrestation de Tchangari serait également liée à sa participation, en novembre 2024, à un panel à Abidjan sur les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi qu’à un événement organisé à Abuja par le Center for Democracy and Development.
Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, le Niger est dirigé par une junte militaire menée par le général Abdourahmane Tiani.
La Gazette du Défenseur