Des défenseurs des droits de l’homme ougandais et tanzaniens se mobilisent pour barrer la route au projet d’exploitation du groupe pétrolier français dont les activités constituent une menace sur le plan social et environnemental.
(Information de Radio France Internationale et de Radio France) : La compagnie pétrolière francaise Total vient d’entamer, dans la région du Lac Albert, au nord de l’Ouganda, les travaux de construction de 31 zones d’extraction de l’or noir, d’une usine de traitement et d’un pipeline de plus de 1440 km.
Le pétrole extrait puis traité sera transporté sur près de 400 kilomètres à travers le pipeline jusqu’en Tanzanie voisine, en passant par le lac Victoria, le plus grand d’Afrique. Le produit aura pour point de chute l’Océan Indien où il sera stocké, plus précisément dans la région de Tanga, à la frontière avec le Kenya.
Ce projet d’exploitation pétrolière suscite des gorges chaudes parmi les défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement. Les travaux d’extraction se dérouleront pour partie dans le Parc de Murchison Falls. Il s’agit d’un patrimoine de l’Union internationale de la conservation de la nature.
Indemnisation
A ce sujet, Dickens Kamugisha, directeur de l’ONG Afiego en Ouganda, fait parties des activistes qui ont déposé une plainte contre Total devant les tribunaux français. Selon un autre militant écologiste Richard Senkondo, le passage du pipeline va accentuer la pression sur les chimpanzés et les éléphants qu’on retrouve au parc national dans la région de Burigi-Biharamulo, au Nord-Ouest de la Tanzanie.
Sur le plan économique, l’exploitation du précieux liquide va affecter l’activité piscicole et les pêcheurs réclament de ce fait une compensation. Le projet va impacter plus de 100 000 personnes, selon des ONG, qui perdront qui un logement qui un lopin de terre pour cultiver.
Le directeur général de l’entreprise TotalEnergie, Patrick Pouyanné, promet de relocaliser les familles qui seront déguerpies. Le patron de la firme s’est également engagée à verser une indemnité financière à d’autres. Pour ce qui est de la protection de l’environnement, le géant pétrolier envisage entre autres des mesures visant à minimiser l’impact de sa présence sur la faune et la flore. Bien plus, Total promet de « produire un impact positif net sur la biodiversité ». Cette action induira l’accroissement du nombre d’espèces d’animaux tels que les chimpanzés et les rhinocéros.
La Gazette du Défenseur