L’ONG Tournons La Page estime qu’intervenir militairement au Niger c’est légitimer les putschistes aux yeux de la population nigérienne. Elle indique que le chef de la garde présidentielle a mené le coup d’Etat pour des raisons personelles.
Le collectif Tournons La Page International dit non au putsch et à toute intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest au Niger. La porte-parole de cette ONG a lancé, depuis Paris en France, ce cri de cœur ce vendredi 4 août 2023. C’était au cours d’une interview qu’elle a accordée à Radio France Internationale.
D’après Brigitte Ameganvi, l’intervention militaire de la CEDEAO pourrait légitimer les putschistes aux yeux de la population. S’agissant des sanctions économiques, la porte-parole de Tournons La Page a rappelé qu’elles ne figurent pas dans les textes adoptés par l’organisation sous-régionale. Brigitte Ameganvi a par ailleurs relevé que c’est la population qui souffrira de ces sanctions.
La responsable du Collectif Tournons La Page a qualifié la solidarité entre régimes putschistes en Afrique de l’Ouest de « populisme et d’opportunisme ». Brigitte Ameganvi a souligné que le coup d’Etat au Niger a pour origine les problèmes personnels d’un « chef d’état-major qui a rallié la garde présidentielle… ». Elle a par ailleurs rappelé que le chef de la junte et de la garde présidentielle, le général Abdourahmane Tchiani, est impliqué dans un scandale de détournements de fonds.
Le 26 juillet dernier, des soldats de la Garde présidentielle ont renversé Mohamed Bazoum. Le président déchu a remporté la presidentielle en 2021. Le 29 juillet, la CEDEAO a donné une semaine aux putschistes pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Elle a également annoncé des sanctions économiques contre le pays ainsi qu’une intervention militaire passé le délai d’une semaine. C’était au cours d’une session extraordinaire Les voix se sont élevées de par le monde pour inviter les putschistes à libérer Bazoum et des membres tant de sa famille que de son gouvernement. L’ONG Amnesty International a récemment qualifié d’arbitraires ces arrestations.
La Gazette du Défenseur avec RFI