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Le journaliste camerounais naturalisé italien Jean Claude Mbede Fouda dit avoir essuyé des propos racistes il y a quelques années alors qu’il y exerçait comme diplomate.

 

Jean Claude Mbede est un ancien journaliste d’origine camerounaise  basé en Italie. Persécuté par le gouvernement de son pays pour ses opinions et son aversion pour les pratiques ésotériques auxquelles font recours des barons du régime Biya, l’homme de médias a dû quitter le Cameroun en janvier 2008 pour s’établir en Italie pour y demander l’asile politique.

Après avoir joui du statut de réfugié, le pays de Berlusconi lui accordera la nationalité italienne. Ce qui lui permet d’exercer comme diplomate dans pas mal de pays africains dont la Tunisie depuis 2017. Mais de ce pays maghrébin où de plus en plus il ne fait pas bon d’être noir de peau, il garde de très mauvais souvenirs : « En Tunisie, la peau noire est un péché. J’ai pu m’en rendre compte et j’ai été sauvé par ma mission », indique sur son mur Facebook le journaliste devenu fonctionnaire international.

Jean Claude Mbede est revenu sur sa propre expérience du mépris des Tunisiens envers les Africains du sud du Sahara : « Nous sommes à l’aéroport de Tunis Carthage. Devant le guichet de Tunisair, la compagnie aérienne nationale. J’ai attendu en en rang depuis une heure. Puis arrive mon tour de passer au guichet. Une femme tunisienne traverse le monde et me dit qu’elle a le droit de passer devant moi car elle est dans son pays. Ce à quoi je me suis opposé catégoriquement. Puis elle m’a giflé pour avoir osé lui refusé son « droit ». Tous les autres sont restés muets. Quand j’ai voulu demander l’intervention des agents de Tunisair présents, ils s’en sont pris à moi. En disant que je faisais le désordre devant leur guichet et ils n’allaient pas me servir. Je leur ai fait savoir qu’ils n’étaient pas justes car j’avais été agressé devant tout le monde. La dame de Tunisair a appelé la police. Aussitôt, ils sont arrivés et ont tenté de me menacer sans explication. Puis ils ont demandé mon passeport: quand ils ont vu un passeport un genre là…, ils me l’ont remis et me conseillant de me taire. Je leur ai rappelé que si je n’avais pas un passeport d’un certain statut j’aurais peut-être été victime de la plus grande histoire de racisme de ma vie », relate le diplomate de 46 ans.

Jean Claude Mbede estime que la communauté internationale doit impérativement rappeler les autorités tunisiennes à l’ordre au sujet de cette montée du racisme : « …la communauté internationale doit demander des comptes aux autorités de ce pays sur leur comportement pour le moins raciste. C’est inacceptable…Et je sais que je n’ai plus envie de me rendre dans un pays où ma vie serait perpétuellement en danger. L’Afrique et le monde doivent se lever pour demander des comptes à la Tunisie », a conclu Jean Claude Mbede.

La Gazette du Défenseur