-Un journaliste tué dans les régions anglophones du Cameroun dimanche dernier
-Une faction du mouvement séparatiste accuse sa rivale, réputée proche du gouvernement, d’avoir commandité l’assassinat
– Cette dernière accuse la première d’avoir commis le meurtre sur le journaliste qu’elle croyait être un soldat camerounais
-Les régions anglophones du Cameroun sont en proie à un conflit d’indépendance depuis 6 ans
-C’est le troisième assassinat d’un journaliste enregistré au Cameroun depuis le début de l’année
Un autre journaliste tué au Cameroun. Des hommes armés non-identifiés ont assassiné Anye Ndeh Nsoh. L’incident est survenu dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Ndeh Nsoh était un journaliste basé à Bamenda. Il s’agit de la capitale de la région du nord-ouest anglophone. Le journaliste collaborait avec de nombreux médias dans la région. Tels que la radio Dream FM et The Advocate. Ndeh Nsoh sirotait une bouteille de bière dans un bar au moment de son assassinat.
Depuis le dernier trimestre de 2017, les régions anglophones sont en proie à une guerre d’indépendance. L’armée camerounaise y affronte des groupes armés. Ces derniers luttent pour la création d’un Etat appelé Ambazonie. Le gouvernement camerounais y entretient des bandes armées rivales se passant pour des groupes séparatistes. C’est le cas des Ambazonians Defence Forces (ADF).
Capo Daniel est l’ex-porte-parole des ADF. Ce dernier accuse les Ambazonia Restorations Forces (ARF) d’avoir éliminé physiquement le journaliste. C’était à travers une vidéo postée sur YouTube. ARF est la faction la plus représentative de la cause indépendantiste dans le Cameroun anglophone. Selon Capo Daniel, les éléments de l’ARF qui ont abattu l’homme de média ont cru qu’il était un militaire.
Le Interim Government accuse Capo Daniel d’avoir commandité le meurtre. Ceci dans le but de faire porter le chapeau aux indépendantistes. Le Interim Government est la structure du mouvement séparatiste dont dépendent les ARF.
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun a appelé les autorités camerounaises à sanctionner les auteurs et commanditaires. C’était dans un communiqué rendu public ce lundi 8 mai 2023. Pour sa part, le Comité de protection des journalistes a invité les autorités camerounaises à se départir de toute propagande autour du meurtre du journaliste. C’est-à-dire à éviter de pointer qui que ce soit du doigt sans avoir ordonné une enquête sur cet incident.
Anye Ndeh Nsoh est le troisième journaliste tué au Cameroun depuis le début de l’année. Après Martinez Zogo et Jean Jacques Ola Bebe.
La Gazette du Défenseur