Le corps de Martinez Zogo a été retrouvé à la périphérie de Yaoundé. Le journaliste a été kidnappé par des inconnus en début de semaine pour avoir dénoncé un scandale de détournement au ministère des Finances.
Selon l’un des membres de sa famille avec lequel La Gazette du Défenseur s’est entretenu, Martinez Zogo a été retrouvé mort tôt le dimanche 21 janvier 2023 : “trouvé mort comme un chien, nous l’avons pourtant prévenu d’abandonner cette affaire, il a répondu qu’ils ne lui feraient rien,où en sommes-nous aujourd’hui», se lamente sa femme dans un audio en circulation dans des foras Whatsapp. Le corps en décomposition du présentateur a été découvert sans vêtements à Soa, à 18 km de la capitale Yaoundé. Le 17 janvier dernier, le journaliste a été enlevé par des inconnus pour une destination inconnue, alors qu’il se rendait à son domicile.
Pendant près de 20 ans, Martinez Zogo a travaillé comme animateur dans plusieurs radios privées de Yaoundé. Son émission “Embouteillage”, diffusée entre 10 h et 12h, est l’une des plus écoutée de la capitale. Embouteillage est essentiellement tournée vers de la variété musicale et la satire des faits d’actualité sociaux et politiques au Cameroun. Martinez Zogo travaillait pour Amplitude FM, une radio de Yaoundé dont il était également le chef de chaîne.
Quelques jours avant son enlèvement, le journaliste avait dénoncé un scandale de corruption dans lequel est impliqué l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga. Ce dernier est propriétaire d’une banque, d’écoles, du groupe de presse L’Anecdote entre autres. Selon un rapport explosif exploité par l’animateur, Amougou Belinga s’est enrichi de manière illicite grâce aussi bien à son amitié avec le ministre des Finances Louis Paul Motaze qu’à des marchés fictifs qu’il a contractés avec l’Etat. Amougou Belinga est surtout connu pour ses relations étroites avec l’inamovible ministre de la Justice, Laurent Esso.
Amougou Belinga se sent donc tellement protégé et puissant qu’il peut tuer ou emprisonner impunément n’importe qui au Cameroun. D’autres journalistes figurent sur la liste noire de Amougou Belinga, a appris La Gazette du Défenseur. Jusqu’à présent, le syndicat national des journalistes du Cameroun n’a pas réagi à ce sujet. Pour sa part, le ministre de la Communication, René Sadi, a annoncé le 21 janvier dans un communiqué que le gouvernement suivait l’affaire de très près.
La Gazette du Défenseur