Cette loi adoptée en 2015 a permis de réduire le flux de migrants en route pour l’Occident. Pour certains analystes, cette abrogation est un moyen de pression de la junte sur l’Union européenne.
Selon le journal Les Echos du Niger, la junte militaire que dirige le général Abdurahmane Tiani depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier, a abrogé la loi N° 2015-36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite de migrants. Cette loi faisait encourir jusqu’à 10 ans de prison ferme toute personne qui favorise l’entrée au Niger ou la sortie du Niger d’un non-ressortissant ou d’un non-résident permanent, ou lui fournissait documents de voyage ou d’identité frauduleux.
Cette loi fut adoptée dans le cadre d’un partenariat avec l’Union européenne. L’objectif était de réduire le nombre de migrants d’Afrique subsaharienne qui transitent par le Niger dans leur périple vers l’Europe. Selon les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), cette loi a permis de réduire le nombre de migrants en transit au Niger de 350 à 100 par semaine.
L’abrogation de cette loi permettra de relancer l’économie autour du trafic illicite de migrant à une période ou l’insécurité due aux attaques terroristes affecte l’industrie du tourisme. Certains observateurs estiment toutefois que cette décision est un moyen de pression sur l’UE qui non seulement refuse de reconnaître les autorités militaires en place depuis le putsch du 26 juillet dernier, mais aussi a voté des sanctions contre la junte.
La Gazette du Défenseur/Echos du Niger