Défenseure des droits humains et responsable d’un organisme de défense des droits de l’homme, l’avocate fait l’objet de convocations devant les autorités administratives et la gendarmerie pour « financements du terrorisme ».
La célèbre avocate camerounaise Me Alice Nkom victime de harcèlement. C’est du moins ce qu’indique Amnesty International dans une déclaration parvenue le 9 janvier dernier à la rédaction de La Gazette du Défenseur. La déclaration fait suite à des convocations à comparaître le 10 janvier 2025 devant le préfet du Wouri puis le 14 janvier 2025 devant le secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale (SED), adressées à l’avocate.
Me Alice Nkom est présidente du conseil d’administration du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), un organisme parmi tant d’autres dont le ministère camerounais de l’Administration territoriale a procédé à la suspension le 6 décembre 2024 pour « absence de justification des financements reçus », « défaut d’autorisation », entre autres. Le siège du REDHAC se trouve à Douala, capitale économique du Cameroun.
Selon le communiqué d’Amnesty International, Me Alice Nkom a d’abord fait l’objet d’une convocation du préfet le 10 décembre 2024. Puis ce fut au tour le 31 décembre 2024 du SED de lui adresser une invitation à être auditionnée pour « financements du terrorisme ».
Rappelons qu’en mars 2020, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a accusé le REDHAC et plusieurs autres organisations de conspiration contre l’armée camerounaise. Le ministre faisait allusion aux rapports sur le massacre de Ngarbuh (nord-ouest anglophone) survenu le 14 février 2020, et qui pointaient du doigt le rôle des soldats camerounais dans ce carnage.
Amnesty International appelle à ce que cesse le harcèlement contre la défenseure des droits de l’homme Alice Nkom et les organisations de la société civile. L’ONG se fait écho des déclarations finales du Comité de l’ONU contre la torture, dans lesquelles il est question « d’intimidations, de menaces, de harcèlement, d’usage excessif de la force, d’arrestations et de détentions arbitraires, de poursuites judiciaires, y compris devant des tribunaux militaires, de torture et mauvais traitements, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires dont continuent à être victimes les défenseurs des droits de l’homme, les membres de la société civile… ».
La Gazette du Défenseur